Des affaires de pédophilie au sein de l’Église, éclatent et se succèdent, les unes après les autres, depuis ces dernières années ; et ce, dans le monde entier. Des films mettent en lumière ces scandales, comme « Spotlight » aux États-Unis, ou bien « Grâce à Dieu » de François Ozon, qui fait l’objet de recours devant les tribunaux, afin d’empêcher sa sortie.
Devant l’accumulation de ces scandales d’abus sexuels dans l’Église, le pape François organise, à partir de jeudi, une conférence épiscopale à Rome.
« Dans l’Église catholique, le sexe c’est le diable et le diable c’est le sexe » aime à rappeler Odon Vallet, spécialiste des religions.
Selon lui, « 96% des prêtres n’ont jamais touché un gosse de leur vie. En France, probablement 97% ».
L’universitaire estime qu’il est possible que l’Église catholique se rénove, sous condition : « Il n’y aura pas vraiment de progrès substantiels, si on n’autorise pas les prêtres à pouvoir se marier (…) C’est l’un des problèmes. Bien entendu, la majorité des enfants sont abusés par des hommes mariés, des instituteurs, des pères de famille, des sportifs etc. (…) Mais en même temps, il faut qu’un homme ait la possibilité d’exprimer ses désirs avec, en général, une femme (…) Le pape François y songe fortement : qu’on rende le célibat facultatif. »
Odon Vallet explique également que ce rendez-vous épiscopal, qui va se dérouler en fin de semaine et va réunir « 119 présidents de conférence épiscopale » est un « rendez-vous majeur » : « Quand il faudra apporter des (…) sanctions, le pape dit « moi, je ne peux pas tout décider au Vatican, mais un évêque est juge et partie donc c’est à la conférence épiscopale, au regroupement des évêques d’un pays, de prendre des décisions ». »
Il est à noter que depuis novembre dernier, une mission d’information sur les infractions sexuelles sur mineurs se déroule au Sénat.