La ministre du Travail Muriel Pénicaud "garde l'ambition" d'un taux de chômage à 7% à la fin du quinquennat contre 8,8% fin 2018, estimant "qu'on en a encore sous le pied" comme le prouve notamment la persistance des difficultés de recrutement des entreprises.
Commentant jeudi la conjoncture du marché du travail au 4ème trimestre 2018, la ministre a jugé "encourageant" que le taux de chômage ait diminué de 0,3 point et soit passé sous "la barre symbolique des 9% à laquelle on s'est trop longtemps résigné".
"On n'est pas au plein potentiel de l'emploi", a insisté la ministre en soulignant notamment qu'une entreprise sur deux dit avoir des difficultés de recrutement selon l'Insee.
Tout en reconnaissant "un risque macroéconomique international" en 2019, Mme Pénicaud veut garder "l'ambition des 7% car il faut se donner une ambition forte pour faire des réformes structurelles du marché du travail", insistant notamment sur la réforme de la formation professionnelle.
Elle a par ailleurs indiqué que le gouvernement allait prochainement doubler le nombre de personnes éligibles au dispositif des "emplois francs", actuellement ouvert à 25% des habitants des quartiers de la politique de la ville. Si les résultats sont "encore modestes" avec 4.300 contrats signés seulement depuis leur lancement le 1er avril 2018, "cela tient la route sur le plan qualitatif car 87% des contrats sont signés par des entreprises et 79% en CDI", a-t-elle estimé.
Au quatrième trimestre, la baisse du chômage a été principalement portée par les jeunes de 15 à 24 ans (-1,7 point à 19,5%). Au-delà du fait que le taux d'emploi de jeunes réagit toujours plus fortement à la conjoncture, le développement de l'apprentissage, avec un nombre record d'entrées en 2018 (+7,7%) pourrait avoir contribué à cette embellie.
La baisse du chômage est aussi la conséquence du moindre dynamisme de la population active. Au quatrième trimestre, le taux d'activité est ainsi resté stable à 72,3%.
Selon la dernière projection de l'Insee, le nombre d'actifs, qui s'était accru de 152.000 personnes en moyenne par an entre 2005 et 2015, ne devrait plus augmenter qu'en moyenne de 62.000 personnes sur la décennie suivante.