« La situation n’est pas dramatique, elle est catastrophique. » Ancien ministre du Logement sous Nicolas Sarkozy, le sénateur LR Marc-Philippe Daubresse n’a pas été dans la demi-mesure pour qualifier l’état du marché immobilier neuf, lors des questions au gouvernement ce 15 mars. « On a rarement connu des chiffres aussi dramatiques », insiste le sénateur du Nord, citant notamment le recul de 38,2 % au quatrième trimestre 2022 des ventes de maisons neuves, en glissement annuel. Inquiet sur l’avenir des promoteurs face à la perspective de « faillites en cascade », le sénateur est tout aussi préoccupé par le recul des constructions de logements sociaux. « Est-ce que vous avez prévu un plan de relance pour la construction neuve dans notre pays ? » a-t-il demandé aux ministres.
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a nuancé le tableau, en rappelant que les autorisations l’an dernier étaient remontées « à un niveau que nous n’avions pas connu depuis plus de six ans ». Cependant, il concède que dans le même temps, les mises en chantier ont bel et bien baissé. Sous l’effet de deux phénomènes « conjoncturels » : la progression des refus de prêt et la hausse du coût moyen de la construction, dans le contexte inflationniste. « Ce pas un sujet gouvernemental, la baisse de la demande, elle est liée à des acheteurs qui cessent d’acheter, pas à une absence d’offre. »
Le ministre a estimé que la réforme, depuis le 1er février, du taux d’usure – taux qui détermine ou non l’acceptabilité d’un dossier – a permis de répondre en partie à ces difficultés. Christophe Béchu donne en parallèle rendez-vous aux conclusions du CNR (Conseil national de refondation) Logement au mois d’avril pour des réponses plus structurelles. Mais aussi à des chantiers d’ordre institutionnel. « L’ambition du président de la République, c’est d’ouvrir le chantier de la décentralisation du logement. » Des réponses qui n’ont pas convaincu le sénateur Daubresse.