Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a appelé mardi à "apaiser le débat" face à l'inquiétude qui monte dans la majorité après la série de dégradations de permanences de parlementaires de la majorité présidentielle.
De son côté, le président du Sénat (LR) Gérard Larcher a mis "en garde ceux qui usent de telles méthodes" car elles "peuvent conduire au pire". "Chaque fois qu'on s'attaque à des élus, physiquement ou via leurs permanences, quelle que soit leur couleur politique, c'est la démocratie qu'on veut affaiblir", a-t-il réagi sur Twitter.
Dans un courrier au députés marcheurs que l'AFP a pu consulter, leur président de groupe, Gilles Le Gendre, explique avoir exprimé leur indignation auprès des responsables syndicaux Christiane Lambert (FNSEA) et Samuel Vandaele (Jeunes Agriculteurs).
"Je n'obtiendrai pas de désaveu public de ces pratiques par les responsables des deux organisations. En revanche, j'ai entendu leurs promesses de plaider pour l'apaisement et de calmer leurs troupes", écrit le député de Paris.
"Ce qui m'importe, c'est qu'on apaise ce débat. Aujourd'hui, on ne peut pas continuer à avoir une coupure comme ça entre l'agriculture et la société", a également réclamé Didier Guillaume sur BFMTV. "Je lutte contre l'agri-bashing mais je lutte aussi contre l'antiparlementarisme et je pense que ces méthodes ne sont pas acceptables", a-t-il aussi critiqué.
"Ce que je demande vraiment à la FNSEA, aux JA, aux agriculteurs, c'est certes de revendiquer, c'est leur rôle, c'est certes de pouvoir avoir des divergences avec le gouvernement, c'est la démocratie, c'est évidemment de pouvoir être contre le Ceta, mais s'en prendre à des parlementaires parce qu'ils auraient voté ceci ou cela, ça ce n'est pas de la démocratie et c'est cela que je condamne", a-t-il ajouté.
La secrétaire d'Etat à l'Economie, Agnès Pannier-Runacher, a dénoncé sur LCI "une attaque systématique, organisée, contre la démocratie".
Le président du Sénat Gérard Larcher dans son bureau à Paris, le 24 juillet 2019
AFP
La classe politique condamne depuis plusieurs jours les dégradations de permanences de députés LREM, parfois emmurées ou taguées après la ratification du Ceta, voire saccagées comme à Perpignan en marge d'une manifestation de "gilets jaunes".
Face à ces violences, les autorités ont recommandé une vigilance particulière pour les domiciles et permanences d'élus avec notamment des patrouilles mobiles.
Lundi soir, un local de LREM à Foix a été tagué avec des "messages antitout, antipolice, antisystème, anti-LREM", selon le référent départemental du mouvement, Jérôme Azéma, qui a annoncé son intention de porter plainte et appelle à ne pas "laisser impunis ce genre de gestes antidémocratiques".
"Nous sommes en train de nous habituer à l'intolérable", s'alarment 20 députés bretons de la majorité dans une tribune publiée mardi sur le site de franceinfo. "Nous ne laisserons pas se développer la haine sur internet et dans la société (...). Il ne sera jamais toléré que la violence et la destruction se substituent au dialogue et à la démocratie", avertissent ces élus LREM, comme Sandrine Le Feur, Hervé Berville et Gaël Le Bohec, ou MoDem, comme Erwan Balanant et Jimmy Pahun.
Premier bémol dans le concert des condamnations unanimes de la classe politique, le député LFI Alexis Corbière, tout en dénonçant les violences, a estimé que les agriculteurs qui dégradent des permanences de députés LREM "ne sont pas des délinquants" et qu'il fallait "entendre" leur colère.
"Je ne suis pas favorable aux violences, il ne faut pas attaquer des permanences d'élus, j'ai même vu des tentatives de début d'incendie, tout ça est irresponsable", a d'abord condamné le député de Seine-Saint-Denis sur Franceinfo.
"Maintenant, les gens que vous décrivez (des jeunes agriculteurs qui ont revendiqué un certain nombre d'actions dans le Lot-et-Garonne, ndlr), même s'ils ont fait des choses que je condamne, ce ne sont pas des délinquants", a-t-il estimé. "Pour quelle raison ces gens se sentent en danger dans leur profession ? Il faut l'entendre ça, il ne faut pas leur répondre: circulez y a rien à voir!", a-t-il ajouté en dénonçant une nouvelle fois la ratification de l'accord de libre-échange UE-Canada (Ceta).
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