Perquisition au domicile du ministre du budget, Olivier Dussopt

Perquisition au domicile du ministre du budget, Olivier Dussopt

Sous le coup d’une enquête pour « corruption », « prise illégale d’intérêt » et « favoritisme », le ministre du Budget, Olivier Dussopt, a été perquisitionné. Le parquet national financier s’intéresse à deux lithographies qui lui ont été offertes par une entreprise en 2017 alors qu'il était député-maire en Ardèche.
Public Sénat

Par Hugo Lemonier

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Le domicile du ministre du Budget, Olivier Dussopt, a été perquisitionné, mardi 18 août, par l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff), selon l’AFP, confirmant une information de Mediapart.

Le site d’investigation ajoute que les bureaux de l’une des entreprises leader du marché de l’eau, la Saur, également impliquée dans cette affaire, ont aussi fait l’objet d’une perquisition, ce mercredi.

Le parquet national financier avait ouvert une enquête préliminaire pour « corruption », « prise illégale d’intérêt » et « favoritisme », à la suite de la publication d’un article de Mediapart.

Le site révélait que l’actuel ministre du Budget s’était fait offrir, en janvier 2017, deux lithographies du peintre Gérard Garouste, dont la valeur totale serait estimée à 2000 euros, par l’un des géants de l’eau, la Saur. L’élu avait même publié sur son compte Twitter la photo de l’une de ces lithographies en mars 2017 :

Or, quelques jours auparavant, Olivier Dussopt, alors député-maire, annonçait publiquement un partenariat avec cette même entreprise, la Saur, pour l’installation d’une turbine hydroélectrique sur le réseau de sa commune, Annonay, en Ardèche.

« Il n'y a rien à me reprocher »

Ces lithographies constituent-elles une forme de rétribution pour la signature de ce contrat avec la Saur ? Olivier Dussopt les a en tout cas restituées à l’entreprise, à la suite des révélations de Mediapart.

Dans un entretien au Parisien, le ministre du Budget avait estimé qu’il n’aurait « peut-être […] pas dû » accepter ces lithographies, tout en signalant : « Je tiens à rappeler que je n'ai jamais traité les marchés publics en direct et qu'ils ont tous été conformes aux règles. »

Olivier Dussopt n’avait cependant pas déclaré ces deux présents à la déontologue de l’Assemblée nationale, alors même qu’il s’agit d’une obligation dès lors qu’un cadeau est offert à un parlementaire « à raison de son mandat » et que le député estime sa valeur à 150 euros.

« Le parquet poursuit les vérifications qu'il souhaite faire. C'est normal et cela permettra de démontrer qu'il n'y a rien à me reprocher. J'ai restitué il y a plusieurs semaines les lithographies. », s'est défendu M. Dussopt dans une déclaration à l’AFP.

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