Perquisitions LFI : Mélenchon est-il allé trop loin ?

Perquisitions LFI : Mélenchon est-il allé trop loin ?

Invité de l’émission « On va plus loin », Sylvain Boulouque, historien spécialiste de l’extrême gauche, analyse la réaction de Jean-Luc Mélenchon lors des perquisitions de son domicile et du siège de LFI.
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Alors que des perquisitions se sont déroulées mardi chez Jean-Luc Mélenchon, et au siège de La France insoumise (LFI), ce sont les vidéos montrant, notamment, Jean-Luc Mélenchon bousculer un représentant du parquet et un policier durant ces perquisitions, qui sont beaucoup commentées depuis mercredi. Une enquête pour « menaces ou actes d’intimidation contre l’autorité judiciaire » et « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique » a même été ouverte par le parquet de Paris.

Sur le plateau d’ « On va plus loin », Sylvain Boulouque, historien spécialiste de l’extrême gauche, analyse la réaction du président de LFI, lors de ces perquisitions : « Ce n’est pas une colère froide comme celles que Jean-Luc Mélenchon peut avoir l’habitude de produire, qui, là, sont de la communication. Là, il est réellement en colère (…) Il est « sorti de ses gonds ». »

À la question de savoir si cette perte de sang-froid pourrait porter un coup à l’image de Jean-Luc Mélenchon, l’historien répond : « Par rapport au débat assez policé médiatique actuellement, ça peut très mal passer. Il y a une majorité des médias et d’élus qui vont condamner son attitude. Auprès de son électorat, ça peut beaucoup mieux passer. Ça  peut ressouder les troupes (…) sur le thème de « la forteresse est assiégée. Il faut que l’on monte protéger la forteresse » (…) Ce [ne sont] pas des militants qui portent les forces de l’ordre dans leur cœur (...) Donc la légère violence qu’il y a pu avoir contre les policiers n’a pas dû vraiment les choquer outre mesure. »

 Pour Sylvain Boulouque, le fait que le président de la France insoumise puisse « remettre en cause une justice qui serait aux ordres du pouvoir », est une façon assez classique de réagir de la part de partis politiques quand ils sont visés par des enquêtes : « Ce n’est pas propre à Jean-Luc Mélenchon. On le retrouve chez Marine Le Pen, on l’a retrouvé pendant la campagne électorale chez François Fillon, qui hurlait au complot contre lui. Il n’y a pas de particularité ou de spécificité dans le discours de Jean-Luc Mélenchon quand il y a une attaque contre lui. »

En revanche, l’historien spécialiste de l’extrême gauche tient à faire une distinction : « La violence d’extrême droite touche d’abord les personnes. La violence d’extrême gauche touche d’abord plutôt ce qui est l’institution ou la représentation de l’institution. »

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