Perquisitions LFI : Mélenchon est-il allé trop loin ?
Invité de l’émission « On va plus loin », Sylvain Boulouque, historien spécialiste de l’extrême gauche, analyse la réaction de Jean-Luc Mélenchon lors des perquisitions de son domicile et du siège de LFI.

Perquisitions LFI : Mélenchon est-il allé trop loin ?

Invité de l’émission « On va plus loin », Sylvain Boulouque, historien spécialiste de l’extrême gauche, analyse la réaction de Jean-Luc Mélenchon lors des perquisitions de son domicile et du siège de LFI.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Alors que des perquisitions se sont déroulées mardi chez Jean-Luc Mélenchon, et au siège de La France insoumise (LFI), ce sont les vidéos montrant, notamment, Jean-Luc Mélenchon bousculer un représentant du parquet et un policier durant ces perquisitions, qui sont beaucoup commentées depuis mercredi. Une enquête pour « menaces ou actes d’intimidation contre l’autorité judiciaire » et « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique » a même été ouverte par le parquet de Paris.

Sur le plateau d’ « On va plus loin », Sylvain Boulouque, historien spécialiste de l’extrême gauche, analyse la réaction du président de LFI, lors de ces perquisitions : « Ce n’est pas une colère froide comme celles que Jean-Luc Mélenchon peut avoir l’habitude de produire, qui, là, sont de la communication. Là, il est réellement en colère (…) Il est « sorti de ses gonds ». »

À la question de savoir si cette perte de sang-froid pourrait porter un coup à l’image de Jean-Luc Mélenchon, l’historien répond : « Par rapport au débat assez policé médiatique actuellement, ça peut très mal passer. Il y a une majorité des médias et d’élus qui vont condamner son attitude. Auprès de son électorat, ça peut beaucoup mieux passer. Ça  peut ressouder les troupes (…) sur le thème de « la forteresse est assiégée. Il faut que l’on monte protéger la forteresse » (…) Ce [ne sont] pas des militants qui portent les forces de l’ordre dans leur cœur (...) Donc la légère violence qu’il y a pu avoir contre les policiers n’a pas dû vraiment les choquer outre mesure. »

 Pour Sylvain Boulouque, le fait que le président de la France insoumise puisse « remettre en cause une justice qui serait aux ordres du pouvoir », est une façon assez classique de réagir de la part de partis politiques quand ils sont visés par des enquêtes : « Ce n’est pas propre à Jean-Luc Mélenchon. On le retrouve chez Marine Le Pen, on l’a retrouvé pendant la campagne électorale chez François Fillon, qui hurlait au complot contre lui. Il n’y a pas de particularité ou de spécificité dans le discours de Jean-Luc Mélenchon quand il y a une attaque contre lui. »

En revanche, l’historien spécialiste de l’extrême gauche tient à faire une distinction : « La violence d’extrême droite touche d’abord les personnes. La violence d’extrême gauche touche d’abord plutôt ce qui est l’institution ou la représentation de l’institution. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : Francois Bayrou recoit Marine le Pen et Jordan Bardella
3min

Politique

Le sénateur PS Eric Kerrouche veut empêcher le RN de « violer la Constitution » pour en faire « un régime autoritaire »

Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Je ne serai pas le premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella »

Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».

Le

France Macron
5min

Politique

« Demain soir, si tout va bien, Alfred Dreyfus sera général » : le Sénat s’apprête à voter un « texte très symbolique », malgré quelques difficultés…

Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.

Le