« Petit télégraphiste du Kremlin », « patriote de pacotille » : affrontement entre Raphaël Glucksmann et Thierry Mariani sur ses liens avec la Russie

A l’occasion du Grand Débat sur les élections européennes, diffusé ce jeudi 14 mars sur Public Sénat, le député européen RN, Thierry Mariani, a été pris à parti par plusieurs têtes de liste de gauche, lui reprochant sa proximité avec le régime de Vladimir Poutine. « « Petit télégraphiste du Kremlin », « patriote de pacotille », « agent russe », les attaques se sont succédé envers l’ex-secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy, qui a tenté de se défendre, affirmant que la ligne de son parti était de « soutenir l’Ukraine ».
Alexis Graillot

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Une prise à partie de presque dix minutes. Un temps qui a dû paraître interminable pour l’eurodéputé du Rassemblement National (RN), Thierry Mariani, envoyé en lieu et place de Jordan Bardella, qui avait fait le choix de décliner l’invitation de Public Sénat, pour le premier grand débat à moins de 3 mois des élections européennes.

Ce dernier a en effet été (comme prévu) la cible de ses opposants, lui reprochant ses amitiés russes et ses liens avec un certain nombre de régimes autoritaires. Une position que Thierry Mariani a essayée tant bien que mal de défendre, en différenciant sa position personnelle de celle de son parti.

« Vous avez servi la soupe à ce régime »

Interrogé sur ses positions sur le conflit russo-ukrainien et notamment sa proximité avec Vladimir Poutine, Thierry Mariani a essayé de se défendre, affirmant que la ligne du Rassemblement National était « d’éviter l’escalade et de soutenir l’Ukraine », tout en déclarant que « l’Europe n’est pas menacée », cette dernière étant « couverte par l’OTAN ».

Une dernière phrase qui a fait bondir les candidats de gauche, et en premier lieu, Raphaël Glucksmann, qui a accusé le candidat du Rassemblement National, d’être « le petit télégraphiste du Kremlin ». « Vous êtes sur la liste noire du Parlement européen » tance le candidat du PS-Place Publique, qui s’en prend violemment à l’ex-député LR : « Vous avez servi la soupe à ce régime », « vous êtes un patriote de pacotille », s’emporte le co-président de Place Publique. « Vous et vos alliés, vous êtes une cinquième colonne dans la démocratie », étrille Raphaël Glucksmann, en référence à une expression désignant les partisans cachés au sein d’un État ou d’une organisation d’un autre État.

« Vous préférez soutenir les islamistes syriens ? »

De son côté, Marie Toussaint (EELV) ne s’est également pas privée de sauter dans la brèche ouverte par le candidat socialiste : « Vous avez pris de l’argent de Monsieur Poutine, Monsieur Mariani ? », s’interroge l’écologiste. Qualifiant le candidat RN d’« agent du Kremlin », elle lui a par la suite demandé s’il avait aidé l’ancien patron du KGB à « surveiller des élections fantoches ».

Semblant accuser le coup des offensives de ses adversaires, Thierry Mariani a tenté de contre-attaquer, demandant à Marie Toussaint : « Vous préférez soutenir les islamistes syriens ? ». Il s’en est également pris au Président de la République, Emmanuel Macron, qui avait reçu Vladimir Poutine en grandes pompes à Versailles, 2 mois après son élection, ainsi qu’à Brégançon en 2019 : « Mes relations avec Poutine sont moins fréquentes qu’avec Monsieur Macron », s’est défendu le candidat RN, qui a rappelé que le chef de l’Etat « a reçu Vladimir Poutine sur son lieu de vacances ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Direct. Suivez la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu devant le Sénat
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Pas de deal avec le PS à l’heure qu’il est »

Echaudés par l’attitude de l’exécutif, les présidents des groupes du socle commun du Sénat ont été reçus ce lundi par le premier ministre, qui s’était concentré sur les députés jusqu’ici. S’il devrait aller défendre en personne sa position sur la taxe Zucman à l’Assemblée, Sébastien Lecornu n’a pas encore trouvé d’accord avec le PS sur ce point. Il « négocie au jour le jour »…

Le

6min

Politique

Budget : une dissolution est-elle encore possible avant la fin de l’année ?

Le gouvernement se trouve une nouvelle fois sous la menace d’une motion de censure du PS, et l’Assemblée nationale d’une dissolution, alors que les débats sur la taxation des hauts patrimoines s’enlisent dans l’hémicycle. Mais ce scénario semble difficilement envisageable après le 15 novembre, voire le 9, compte tenu du calendrier budgétaire.

Le

SIPA_01183379_000018
5min

Politique

Outre-mer : le gouvernement attendu au tournant sur son projet de loi contre la vie chère

Un peu plus d’un an après les blocages des grandes surfaces en Martinique, le Sénat examine le projet de loi contre la vie chère, mardi, en séance publique. Le texte a été adopté en commission sans grand enthousiasme. Les sénateurs ultramarins sont de surcroît, inquiets, du rabotage de dispositifs fiscaux à destination des Outre-mer, prévus dans le budget.

Le

La sélection de la rédaction