Philippe appelle les maires à dépasser « des étiquettes politiques vieillies »
Edouard Philippe a appelé les maires à "dépasser des étiquettes politiques bien vieillies", devant quelque 200 élus réunis...

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Edouard Philippe a appelé les maires à "dépasser des étiquettes politiques bien vieillies", devant quelque 200 élus réunis...
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Edouard Philippe a appelé les maires à "dépasser des étiquettes politiques bien vieillies", devant quelque 200 élus réunis vendredi à Albi (Tarn) en conclusion du congrès de Villes de France.

Au terme d'"une belle semaine qui marque le lancement de l'acte II du quinquennat", le Premier ministre a estimé que "la réussite de notre pays réside dans cette capacité de dépassement et de rassemblement" des élus.

Une semaine "qui marque aussi un vrai changement de méthode pour écouter mieux, associer plus et construire ensemble et pourquoi pas aussi pour dépasser quelques étiquettes politiques bien vieillies", a-t-il affirmé après sa déclaration de politique générale mercredi et jeudi devant le Parlement.

Devant les maires des villes de taille moyenne (10.000 à 100.000 habitants), Edouard Philippe a rappelé les mesures annoncées par le gouvernement pour "accompagner et sécuriser l'exercice du mandat de maire", qui feront l'objet d'un projet de loi présenté avant la fin juillet.

"On a besoin de candidats, de citoyens qui s'engagent", a-t-il insisté, face au risque de découragement des élus.

Après une première partie du quinquennat marquée par de fortes tensions entre l'exécutif et les élus locaux, le gouvernement entend désormais "replacer les maires au cœur de l'action politique locale, leur redonner des marges de manœuvre", a-t-il fait valoir.

A neuf mois des municipales de mars 2020, Edouard Philippe s'est dit disposé à "rénover le fonctionnement des EPCI", les groupements de communes dans lesquels des maires s'estiment dépossédés de leur pouvoir de décision, l'une de leurs principales revendications lors du "grand débat" pour sortir de la crise sociale.

Parmi les mesures envisagées, il a mentionné l'instauration de "conseils de maires" pour faciliter leur travail au sein des EPCI, la possibilité que l'Etat prenne en charge les assurances des petites communes rurales. Ou encore la clarification du "régime de frais des mandats", le défraiement des élus.

Des mesures destinées, selon lui, à "dégager la vue des maires avant les municipales", qui feront dès la semaine prochaine l'objet de concertations avec les associations d'élus.

Le Premier ministre n'a pas apporté de précisions en revanche sur la compensation pour les communes de la suppression de la taxe d'habitation, leur principale recette fiscale.

"Aucune commune ne peut perdre de ressources", a-t-il toutefois affirmé, face à l'inquiétude des maires qui réclament "une compensation à l'euro près et sur la durée". La taxe d'habitation doit être supprimée pour 80% des foyers dès 2020 et dans les trois années qui suivent pour les 20% restants.

Un discours jugé "constructif" par l'ancien ministre Pierre Méhaignerie, maire centriste de Vitré (Ille-et-Vilaine) : "Ca mérite d'aller plus loin, l'intention est là, mais de l'intention aux actes, il y a des passages difficiles".

La ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, avait auparavant dressé un premier bilan du programme Action coeur de Ville, pour la revitalisation des centres urbains, que Villes de France souhaite voir étendu et accéléré.

"Plus de 367 millions d'euros à ce jour ont été déclenchés pour les projets" destinés à la réhabilitation de logements, à faire revenir des habitants et des commerces en centre ville, dans les 222 villes concernées, a-t-elle indiqué. "Les préfets doivent se mettre au service des projets et être à côté des élus", a insisté la ministre pour qui les villes de taille moyenne ont "une importance majeure dans l'aménagement du territoire".

Après ce premier rendez-vous avec les maires depuis la crise des "gilets jaunes" et le grand débat, le gouvernement retrouvera les élus locaux à l'automne lors des congrès des régions, départements et des maires.

Quelque 200 manifestants, syndicalistes et une vingtaine de "gilets jaunes", tenus à bonne distance par la police du théâtre où s'est tenu le congrès des maires, ont protesté à l'arrivée du Premier ministre contre le projet de loi de réforme de la fonction publique, à l'appel des syndicats CGT et FO. "C'est la casse du service public", a dénoncé Serge Sobreira (FO).

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