« Sur de nombreux points aujourd’hui, la situation est encore celle d’un grand flou », constate le président de la commission d’enquête, Philippe Bas, à l’issue de l’audition du secrétaire général de l’Élysée. L’audition d’Alexis Kohler marque la fin de la première série d’auditions de la commission qui poursuivra ces travaux durant les 6 prochains mois.
Le président de la commission le martèle : « Il s’agit d’une audition et non d'une comparution », le rôle de la commission se cantonne en effet à identifier les dysfonctionnements qui ont permis ladite affaire Benalla. « À l’issue de ces premières auditions ne se dégage pas l’impression d’une grande clarté », déplore Philippe Bas.
Selon le sénateur, « il y a des contradictions entre ce que nous disent les autorités de la présidence de la République, sur les fonctions de Monsieur Benalla et sur ce que la préfecture de police a perçu de ses fonctions quand elle lui a attribué son permis de port d’arme ».
« Il y a dans le statut de Monsieur Benalla un cumul de moyens d’action (...) qui jette le trouble sur la réalité de sa fonction »
L’arrêté du permis de port d’arme de Monsieur Benalla mentionne effectivement sa « mission de police » alors que le secrétaire général de l’Élysée assure que Monsieur Benalla n’a « jamais été en charge de la protection du président de la République ».
« Il y a dans le statut de Monsieur Benalla un cumul de moyens d’action : le logement, la voiture de police, la carte d’accès à l’Assemblée nationale, qui jette le trouble sur la réalité de sa fonction », indique par ailleurs le président de la commission d’enquête du Sénat.
Ce n’est donc pas l’audition du secrétaire général de l’Élysée qui dissipera le « grand flou » que pointe Philippe Bas. « Le secrétaire général de la présidence de la République, sur plusieurs points n’a fait que réitérer les propos du directeur de cabinet et n’a pas levé toutes les zones d’ombre », explique-t-il.
Philippe Bas estime que cette affaire démontre qu’il « est grand temps de remettre un peu d’ordre, de respecter les contre-pouvoirs » dans la mesure où « ce que révèle cette affaire Benalla, c’est de la confusion dans le fonctionnement de l’État de droit et dans le fonctionnement de notre République ».