Philippe Bas : « Ce que révèle cette affaire Benalla, c’est de la confusion dans le fonctionnement de l’État de droit »
À l’issue de l’audition d’Alexis Kohler, le président de la commission d’enquête estime que « la situation est celle d’un grand flou ». Philippe Bas pointe les « contradictions » entre les différentes personnes auditionnées.

Philippe Bas : « Ce que révèle cette affaire Benalla, c’est de la confusion dans le fonctionnement de l’État de droit »

À l’issue de l’audition d’Alexis Kohler, le président de la commission d’enquête estime que « la situation est celle d’un grand flou ». Philippe Bas pointe les « contradictions » entre les différentes personnes auditionnées.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Sur de nombreux points aujourd’hui, la situation est encore celle d’un grand flou », constate le président de la commission d’enquête, Philippe Bas, à l’issue de l’audition du secrétaire général de l’Élysée. L’audition d’Alexis Kohler marque la fin de la première série d’auditions de la commission qui poursuivra ces travaux durant les 6 prochains mois.

Le président de la commission le martèle : « Il s’agit d’une audition et non d'une comparution », le rôle de la commission se cantonne en effet à identifier les dysfonctionnements qui ont permis ladite affaire Benalla. « À l’issue de ces premières auditions ne se dégage pas l’impression d’une grande clarté », déplore Philippe Bas.

Selon le sénateur, « il y a des contradictions entre ce que nous disent les autorités de la présidence de la République, sur les fonctions de Monsieur Benalla et sur ce que la préfecture de police a perçu de ses fonctions quand elle lui a attribué son permis de port d’arme ».

« Il y a dans le statut de Monsieur Benalla un cumul de moyens d’action (...) qui jette le trouble sur la réalité de sa fonction »

L’arrêté du permis de port d’arme de Monsieur Benalla mentionne effectivement sa « mission de police » alors que le secrétaire général de l’Élysée assure que Monsieur Benalla n’a « jamais été en charge de la protection du président de la République ».

« Il y a dans le statut de Monsieur Benalla un cumul de moyens d’action : le logement, la voiture de police, la carte d’accès à l’Assemblée nationale, qui jette le trouble sur la réalité de sa fonction », indique par ailleurs le président de la commission d’enquête du Sénat. 

Ce n’est donc pas l’audition du secrétaire général de l’Élysée qui dissipera le « grand flou » que pointe Philippe Bas. « Le secrétaire général de la présidence de la République, sur plusieurs points n’a fait que réitérer les propos du directeur de cabinet et n’a pas levé toutes les zones d’ombre », explique-t-il.  

Philippe Bas estime que cette affaire démontre qu’il « est grand temps de remettre un peu d’ordre, de respecter les contre-pouvoirs » dans la mesure où « ce que révèle cette affaire Benalla, c’est de la confusion dans le fonctionnement de l’État de droit et dans le fonctionnement de notre République ».  

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture 2
3min

Politique

Cancers : l’Union européenne n’a pas « d’excuse pour ne rien faire »

Un sommet européen sur le Cancer doit se tenir à Bruxelles du 19 au 20 novembre. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité sur le Vieux Continent. Chaque année, 2,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués. Tabac, alcool, pesticides, polluants divers, nos modes de vie et conditions de travail sont en cause. Alors, comment endiguer le fléau du cancer dans l’Union européenne ? Pourquoi sommes-nous aussi touchés ? Ici l’Europe ouvre le débat avec les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg). L'UE n'a pas "d'excuse pour ne rien faire", estime cette dernière.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Philippe Bas : « Ce que révèle cette affaire Benalla, c’est de la confusion dans le fonctionnement de l’État de droit »
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le