Philippe Bas : « J’ignorais que Benjamin Griveaux fût professeur de déontologie »

Philippe Bas : « J’ignorais que Benjamin Griveaux fût professeur de déontologie »

Ce mercredi, Alexandre Benalla, Vincent Crase et Yann Drouet, ancien chef de cabinet du préfet de police, étaient auditionnés devant la commission d’enquête du Sénat. Son président Philippe Bas et Jean-Pierre Sueur, co-rapporteur, se sont réjouis du « cadre parfaitement coopératif » dans lequel les auditions se sont déroulées, mais soulignent que « subsistent beaucoup d’interrogations ».
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Par Alice Bardo

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Après une « longue matinée d’auditions » devant la commission d’enquête du Sénat dans le cadre de l’affaire Benalla, le président Philippe Bas se réjouit du « cadre parfaitement coopératif » dans lequel elles se sont déroulées. Tour à tour, Alexandre Benalla, ancien adjoint au chef de cabinet du Président, Vincent Crase, gendarme réserviste et ex salarié LREM, et Yann Drouet, ancien chef de cabinet du préfet de police de Paris ont été entendus par les sénateurs.

Des auditions qui s’inscrivent dans un climat de tension entre l’exécutif et le Sénat, comme en témoignent les derniers propos de Benjamin Griveaux, à l’issue du Conseil des ministres de ce mercredi : « Lorsqu’on est président d’une commission d’enquête sans doute est-il heureux de s’exprimer assez peu dans la presse tant que la commission n’a pas poursuivi ses travaux jusqu’à son terme. C’est la plus élémentaire des déontologies que d’être le président impartial d’une commission d’enquête parlementaire. »

« Que le pouvoir exécutif laisse le Sénat faire son office »

« J’ignorais que Benjamin Griveaux fut professeur de déontologie », ironise Philippe Bas, président de la commission d’enquête. Et Jean-Pierre Sueur de renchérir : « Nous avons bien compris que des personnes vigilantes à séparation des pouvoirs législatif et judiciaire, mais nous sommes aussi extrêmement attentifs  à ce que le pouvoir exécutif laisse le Sénat faire son office et tout ira bien dans la République. »

« Un climat de respect »

Contrastant avec les passes d’armes de ces derniers jours entre l’exécutif et la Haute assemblée, les trois auditions se sont déroulées dans un « climat de respect », comme le souligne Jean-Pierre Sueur, co-rapporteur de la commission d’enquête du Sénat. D’autant qu’Alexandre Benalla, qui avait qualifié les membres de cette commission de « petites personnes » et son président Philippe Bas de « petit marquis », a présenté ses excuses dès le début de son audition. « Il a répondu à l’ensemble des questions », remarque Jean-Pierre Sueur.

« Beaucoup d’interrogations subsistent »

Pour autant « subsistent beaucoup d’interrogations » quant à la fonction réelle qu’occupait Alexandre Benalla auprès du président de la République. Philippe Bas estime que « les contradictions apparues sur la fonction réelle de M. Benalla ne sont pas levées aujourd’hui » et qu’il y a eu une « définition assez évolutive » de sa mission. Officiellement chargé de mission à l’Élysée, celui a été interpellé à la suite des violences du 1er mai aurait été chargé de l’organisation des déplacements privés d’Emmanuel Macron, aurait participé à l’organisation de ses déplacements publics et « s’est ajoutée la semaine dernière la coordination du commandement militaire du Palais et du GSPR » ajoute le sénateur LR.

La question du permis du port d’armes reste en suspens

Une définition de sa fonction qui a son importance pour justifier, ou non, qu’il ait été détenteur d’une autorisation de port d’armes délivrée par le préfet de police de Paris. « Nous comprenons l’ajout de cette mission de coordination pour justifier le permis du port d’armes, mais avons appris aujourd’hui de la bouche de M. Benalla que cette arme n’était pas destinée à exercer sa fonction mais à sa protection personnelle, ce que l’ancien chef de cabinet du préfet de police de Paris a paru confirmer », relève Philippe Bas.

Les membres de la commission d’enquête vont désormais s‘atteler à « débriefer » les auditions de ce mercredi et « travailler en dehors de toute cette agitation politicienne », insiste Philippe Bas.

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