Philippe Bas : « Nous attendons des réponses d’Eric Dupond-Moretti »
Auditionné, ce mercredi, par la commission des Lois, le ministre de la Justice a détaillé sa feuille de route. Les sénateurs attendent des réponses concrètes.

Philippe Bas : « Nous attendons des réponses d’Eric Dupond-Moretti »

Auditionné, ce mercredi, par la commission des Lois, le ministre de la Justice a détaillé sa feuille de route. Les sénateurs attendent des réponses concrètes.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Eric Dupond-Moretti a-t-il convaincu les sénateurs ? Auditionné, ce mercredi, par la commission des Lois, le nouveau garde des Sceaux a voulu dessiner les contours de sa feuille de route « pour les 600 jours à venir » devant la Haute assemblée. « Je n’ai pas une connaissance technocratique de la justice, je la connais humainement, intimement, charnellement », affirmait le pénaliste, le 7 juillet, lors de la passation de pouvoir avec Nicole Belloubet. Parmi les grands chantiers qu’a annoncé le nouveau locataire de la place Vendôme, celui d’une réforme de la procédure, qui passera par la simplification de cette dernière, ou une remise à plat de l’ordonnance de 1958 qui régit la profession de magistrat. Devant les sénateurs, ce mercredi, Eric Dupond-Moretti a ainsi détaillé les mesures qu’il comptait prendre afin de mener à bien sa mission de « redresser le service public de la justice ».

« Eric Dupond-Moretti porte sur la justice un regard de justiciable », réagit le président de la commission des Lois et sénateur Les Républicains Philippe Bas. « Il fait des diagnostics que nous pouvons partager, ur la pénurie de moyens des tribunaux, sur immobilier de la justice, sur l’informatique de la justice, sur le manque de greffiers, la complexité qui exige de la simplification, l’éloignement, qui exige de la proximité… Nous attendons de lui plus que des diagnostics. Nous attendons des réponses, et c’est sa responsabilité de ministre, dont il est en train de prendre toute la mesure. C’est un homme sincère et conscient de l’importance de ses responsabilités. »

« Il faut laisser au ministre le temps de prendre en main ses dossiers »

Concrètement, les sénateurs de la commission des Lois ont porté leurs exigences devant le nouveau ministre de la Justice, sur les moyens, notamment, qu’ils souhaitent voir accordés à ce service public. « Nous attendons de lui qu’il obtienne l’accroissement des moyens du service public de la justice », soutient Philippe Bas. Il n’a pas été en mesure d’annoncer d’arbitrage à ce jour, nous les attendons avec impatience, nous pensions qu’il avait déjà obtenu des garanties du premier ministre et du président de la République. » Vindicatif, Philippe Bas fait part des attentes que la commission des Lois porte sur Eric Dupond-Moretti. « Nous voulons non seulement que la loi de programmation des moyens pour la justice soit appliquée, mais aussi que ces moyens soient augmentés, et en contrepartie que les méthodes de la justice soient modernisées notamment sur le plan informatique, sur le plan de la simplification des procédures et de rapprochement des justiciables. Sur tous ces chapitres des pistes sont ouvertes, mais les réponses se font encore attendre. Il faut laisser au ministre le temps de prendre en main ses dossiers, mais il doit apporter des réponses. »

Questionné sur la volonté du garde des Sceaux de mener à terme la réforme pour plus d’indépendance du parquet, le président de la commission des Lois soutient qu’Eric Dupond-Moretti n’est pas décisionnaire sur ce sujet. « La question est aujourd’hui entièrement du côté du président de la République », affirme Philippe Bas. « L’Assemblée nationale et le Sénat ont voté il y a plusieurs années déjà une révision de la Constitution sur la nomination des procureurs. Une réforme est en cours et la procédure constitutionnelle c’est soit le référendum, soit la réunion du Congrès. Le ministre a paru annoncer tout à l’heure que le président allait réunir le Congrès et s’est ravisé à la fin de l’audition. Alors attendons de voir la décision du président de la République. »  

Partager cet article

Dans la même thématique

Philippe Bas : « Nous attendons des réponses d’Eric Dupond-Moretti »
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Philippe Bas : « Nous attendons des réponses d’Eric Dupond-Moretti »
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le