Philippe Juvin : « Ces demi-mesures sont un aveu d’échec du gouvernement »
Invité de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », Philippe Juvin, le chef des urgences de l’hôpital Pompidou à Paris a émis de très sérieux doutes quant à l’efficacité des nouvelles mesures de restrictions qui entreront en vigueur ce vendredi minuit dans 16 départements dont l’Ile-de-France. Pour le maire LR de La Garenne-Colombes, qui militait pour un confinement strict, il s’agit de « demi-mesures » qui symbolisent « un aveu d’échec du gouvernement ».

Philippe Juvin : « Ces demi-mesures sont un aveu d’échec du gouvernement »

Invité de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », Philippe Juvin, le chef des urgences de l’hôpital Pompidou à Paris a émis de très sérieux doutes quant à l’efficacité des nouvelles mesures de restrictions qui entreront en vigueur ce vendredi minuit dans 16 départements dont l’Ile-de-France. Pour le maire LR de La Garenne-Colombes, qui militait pour un confinement strict, il s’agit de « demi-mesures » qui symbolisent « un aveu d’échec du gouvernement ».
Public Sénat

Par Antoine Comte

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« Le vrai sujet, c’est qu’on est face à un aveu d’échec. Cette politique qui a consisté à agir par intuition depuis deux ou trois mois, en disant on croise les doigts et puis on attend que quelque chose se passe, une sorte de pensée magique en fait, et bien, on voit aujourd’hui que c’est un échec, puisqu’on est débordés ».

Philippe Juvin n’y est pas allé avec le dos de la cuillère ce matin sur le plateau de la matinale de Public Sénat. Le chef des urgences de l’hôpital Pompidou à Paris, qui avoue « ne pas avoir tout compris » des annonces de Jean Castex hier soir, « car ce n’était pas très clair », attend que le décret décrivant ces nouvelles restrictions dans 16 départements français, dont la totalité de l’Ile-de-France, soit officiellement publié ce matin, pour comprendre précisément ce nouveau confinement hybride dans ces régions.

« On a déjà dépassé le pic de novembre en réanimation en Ile-de France »

« J’ai compris qu’on ne pouvait pas aller d’une région à l’autre, mais pour les magasins : lesquels peuvent rester ouverts et est-ce qu’on aura également certains rayons de supermarchés fermés comme lors des précédents confinements ? », s’est questionné celui qui est aussi maire LR de La Garenne-Colombes.

Mais le médecin émet déjà de sérieux doutes sur cette nouvelle forme de confinement territorialisé et plus light que les deux précédents. « Ce qu’on a montré scientifiquement, c’est que le confinement quand il est strictement appliqué, il a des effets significatifs. Là, comme on est visiblement dans quelque chose d’intermédiaire, je ne sais pas répondre », a confié Philippe Juvin, en montrant ses craintes vis-à-vis notamment de la saturation des services de réanimation en Ile-de-France.

« En réa, depuis lundi soir, nous avons passé le cap en Ile-de-France du pic du mois de novembre, donc nous sommes déjà sous l’eau. J’ai une certaine inquiétude car on voit bien qu’on est dans quelque chose de très dur au niveau sanitaire », a-t-il ajouté.

« Il y a deux types de victimes dans cette crise »

Mais ce qui inquiète peut-être encore davantage le patron des urgences de l’hôpital Pompidou, c’est la déprogrammation de certains patients. « On nous a demandé d’être à 40 à 50 % de déprogrammations en Ile-de-France. Aujourd’hui, la moitié des cancers et des diabètes sont dans la nature. En fait, il faut bien comprendre que dans cette crise, il y a deux types de victimes : les patients covid et tous les autres patients qui n’ont pas le covid, mais qui souffrent de la désorganisation du système », a-t-il expliqué en rappelant que lors du premier confinement à Paris et dans sa petite couronne, « les arrêts cardiaques avaient augmenté de 100 % car ils n’avaient pas pu être pris en charge ».

Philippe Juvin a également indiqué que pour lui la seule solution pour sortir de cette crise sanitaire, c’est la vaccination. « Il y a un an, l’âge moyen des patients covid était de 66-67 ans, mais aujourd’hui, il est de 61-62 ans et même un quart des malades ont actuellement moins de 50 ans. Pourquoi ? Parce qu’on a prioritairement vacciné les Français les plus âgés », a-t-il précisé en ajoutant que « la vaccination ne devait en revanche, pas être obligatoire ».

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