Après la rupture avec Éric Ciotti, le groupe Les Républicains du Sénat avait décidé d’imiter celui de Laurent Wauquiez à l’Assemblée nationale et de changer de nom. Mais la nomination du LR, Michel Barnier a changé la donne. Aux journées parlementaires de la droite sénatoriale, il a été décidé « qu’il était urgent d’attendre ».
Philippe Juvin (LR) : « La France toute entière est un désert médical »
Publié le
Le système hospitalier français a été mis à mal par la crise sanitaire, et pour Philippe Juvin, rien ne dit que cela va s’arrêter : « Il n’y a pas d’argument scientifique pour dire que c’est la dernière vague. Les cas commencent à baisser mais il y a encore 30 000 personnes hospitalisées en France, donc des gens qu’on ne peut pas opérer. Le pic on sait qu’on l’a passé bien des jours après. Une personne meurt du covid toutes les 5 minutes en France. » Le chef des urgences de l’hôpital Georges Pompidou « se méfie toujours des communiqués de victoire » : « Depuis le début de l’épidémie, on entend le gouvernement dire ‘cocorico, c’est fini, dernière vague’. C’est une stratégie de communication. » D’autant plus que Philippe Juvin alerte au sujet d’une « deuxième épidémie » qui concernera « tous ces gens qui n’ont pas été traités pour leurs cancers, leurs maladies du cœur ou leur maladie mentale et qui sont dans la nature parce que leur diagnostic n’a pas été posé. » Ainsi, Philippe Juvin cite une étude sur les déprogrammations des dépistages des cancers du côlon, du sein ou de la prostate, qui pourrait donner lieu « à une surmortalité de 10 000 personnes sur les années à venir. »
>> Lire aussi : Covid-19 : « Le gouvernement utilise la levée du passe vaccinal comme un outil politique », dénonce Bernard Jomier
Doubler le numerus clausus, moins de charges administratives, des internes dans les maisons de santé…
Pour remettre d’aplomb ce système hospitalier mis à mal par la crise sanitaire, Philippe Juvin se fait le porte-voix de Valérie Pécresse et propose d’abord un « choc de formation » : « Nous ne formons pas assez de gens pour soigner les Français. Nous allons doubler le numerus clausus, il faut donc réfléchir à des stages en médecine de ville ou dans le privé. » Ensuite, le chef des urgences de l’hôpital Pompidou veut « redonner du sens » aux métiers hospitaliers, et prend ainsi pour modèle le management mis en place à l’hôpital de Valenciennes : « L’hôpital de Valenciennes est un hôpital public qui travaille avec ce statut, a appliqué une méthode de management : gérez vous-mêmes vos services, vos budgets. Les médecins et les soignants se sont saisis des choses. » D’après lui, ce type de fonctionnement n’est pas suffisamment pris en compte par les autorités sanitaires : « Depuis 10 ans, le directeur de Valenciennes n’a jamais été invité à Rennes dans l’école qui forme les directeurs d’hôpitaux. Une société moderne est une société décentralisée, y compris dans les hôpitaux. »
Mais alors, comment recruter des soignants tout en supprimant des postes dans la fonction publique, comme le propose Valérie Pécresse ? « Il n’y a pas de pays prospère qui ne sait pas éduquer les gens, les protéger et les soigner. Il faut donc des juges, des magistrats, des policiers, des professeurs et des soignants. Il faut rendre la dépense publique plus efficace : on va sauver l’hôpital public en réinjectant des soignants et en mettant moins d’argent dans cette administration administrante » répond Philippe Juvin. L’autre priorité sanitaire dégagée par l’équipe de campagne de Valérie Pécresse, c’est la lutte contre les déserts médicaux, devenus la règle plutôt que l’exception : « Quand vous déménagez, vous avez beaucoup de mal pour retrouver un généraliste. La France toute entière est un désert médical. Autour de l’hôpital Pompidou, la médiane d’âge des médecins est de 61 ans, dans 10 ans ce sera pire. » Ainsi, le conseiller santé de Valérie Pécresse propose d’ajouter un an d’internat aux internes de médecine générale qu’ils effectueraient dans les maisons de santé pluridisciplinaires. « Cela fait une moyenne de 2 médecins généralistes pendant un an dans chaque maison de santé de France », précise Philippe Juvin.