Edouard Philippe a dit lundi soir avoir accepté le poste de Premier ministre car "la situation" du pays impliquait de "tenter quelque chose qui n'a jamais été tenté" avec des hommes et des femmes de droite, du centre et de gauche dans un même gouvernement.
"J'ai réfléchi, j'ai consulté un peu et je me suis dit que la situation dans laquelle nous étions était suffisamment unique pour que nous tentions quelque chose qui n'a jamais été tenté", a déclaré sur TF1 le nouveau chef du gouvernement, nommé le jour même par le président Emmanuel Macron.
"Ce que propose le président de la République, ce que je vais essayer de construire avec lui pour faire réussir le pays, c'est une majorité, avec des gens issus de la droite comme je le suis, des gens issus de la gauche, comme lui peut l'être, des gens qui viennent de la société civile (...) pour essayer de faire avancer le pays", a ajouté le maire LR du Havre, en confiant avoir déjeuné lundi midi avec M. Macron.
"Le ciment, c'est l'idée qu'il faut recomposer la vie politique (...) C'est un ciment puissant (...) Ce qui nous importe" dans la composition du gouvernement qui sera dévoilé mardi après-midi, "c'est de trouver les bonnes personnes qui partagent cette ambition pour la France et ce refus du sectarisme", a-t-il insisté.
"Je suis en train de constituer un gouvernement" en suivant "les orientations claires" que le chef de l'Etat a données, a ajouté M. Philippe. Ce gouvernement "sera rassembleur de compétences" et devra "donner une majorité de progrès" au président de la République.
Un tel alliage, "ça ne s'est jamais fait. On est vraiment dans une situation nouvelle. Et la droite et la gauche ont été éliminées au premier tour de l'élection présidentielle. On peut faire comme avant, on peut faire comme si rien ne s'était passé, on peut s'amuser à faire l'essuie-glace" gauche-droite "mais ce n'est pas ça que veulent les Français, ils veulent que la France réussisse, reparte", selon lui.
"Il y a beaucoup de gens qui se sont demandé", en 2002 après le second tour Chirac-Le Pen à la présidentielle, "si on n'aurait pas dû être plus audacieux pour mettre en oeuvre les réformes qui ont été mise en oeuvre ailleurs (...) Eh bien je crois qu'il est temps et c'est ce que la recomposition proposée par Emmanuel Macron propose aux Français", a-t-il souligné.
Avant le second tour de l'élection présidentielle, face à Marine Le Pen, "il fallait aider Emmanuel Macron à gagner et maintenant, je vais l'aider à réussir", a ajouté M. Philippe, sans répondre à la question de savoir s'il quittait le parti Les Républicains.