Philippe multiplie les annonces et obtient une large confiance à l’Assemblée
Edouard Philippe a obtenu mardi une large confiance de la nouvelle Assemblée profondément renouvelée, après avoir décliné dans son discours de...
Par Marc PRÉEL, Fabrice RANDOUX
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Edouard Philippe a obtenu mardi une large confiance de la nouvelle Assemblée profondément renouvelée, après avoir décliné dans son discours de politique générale de nombreuses annonces touchant l'éducation, la santé et surtout le budget au lendemain de l'intervention du président au Congrès.
Au lendemain du discours du chef de l'Etat à Versailles, axé sur les institutions et l'international, le chef du gouvernement a donné dans les annonces concrètes: paquet de cigarettes porté "progressivement" à 10 euros, vaccins obligatoires pour les enfants, réforme du bac, suppressions à terme des restes à charge sur les lunettes ou les soins dentaires...
Face au risque de dérapage budgétaire dénoncé comme l'héritage du quinquennat Hollande, Edouard Philippe a précisé des mesures devant permettre de trouver quatre milliards d'euros nécessaires pour ne pas franchir le seuil de déficit de 3% du PIB dès 2017.
"La France est dans les cordes et aucune esquive ne nous sauvera", a justifié cet adepte de la boxe.
Promesse majeure du candidat Macron, la baisse de la taxe d'habitation sera appliquée "d'ici la fin du quinquennat", mais le Premier ministre n'a pas donné de calendrier plus clair.
Confirmée également la hausse de la CSG, cible de la droite notamment, plus que compensée pour les actifs par la baisse des cotisations sociales.
Le Premier ministre Édouard Philippe s'adresse à l'Assemblée Nationale à Paris, le 4 juillet 2017
AFP
"Il y a une addiction française à la dépense publique" dont il faut se "désintoxiquer", a plaidé le Premier ministre: "aucun ministère, aucun opérateur, aucune niche fiscale" ne seront "sanctuarisés".
Et l'allègement de l'impôt sur la fortune et la transformation du CICE en allègement de charges sont, eux, reportés en 2019. Objectif gouvernemental: une Sécurité sociale à l'équilibre "à l'horizon 2020".
- 'Feu d'artifice dans une poudrière' -
D'autres promesses électorales deviennent des objectifs: 2% du PIB à la Défense en 2025, suppression du régime social des indépendants (RSI), convergence diesel-essence, accès au très haut débit partout en France d'ici 2022...
La déclaration du Premier ministre a été approuvée par 370 voix contre 67, avec 129 abstentions. Signe de la recomposition en cours et du brouillage du clivage droite-gauche, c'est la plus faible opposition sur un vote de politique générale depuis 1959, ainsi qu'un record d'abstentions.
Outre le soutien attendu de 351 députés REM et MoDem, le Premier ministre a reçu l'appui de 12 "Constructifs" LR-UDI et d'une poignée de députés de gauche. Les ex-socialistes de la Nouvelle gauche avaient choisi une position d'abstention.
Le locataire de Matignon s'est déclaré, devant quelques journalistes, "très heureux" que "la confiance se soit exprimée un peu au-delà encore des groupes qui constituent la majorité", y voyant un départ "sur des bonnes bases".
Même au sein du principal groupe d'opposition, Les Républicains, dont est issu Édouard Philippe, 75 députés sur 100 se sont abstenus, même leur président. "Changement phénoménal de culture à LR", a observé le député Philippe Gosselin, pour qui "c'est maintenant au gouvernement de ne pas décevoir".
La France insoumise, avec ses 17 membres, a été le seul groupe unanimement contre, comme 12 des 16 élus du groupe communiste.
Egalement contre, les huit députés FN, ou Nicolas Dupont-Aignan.
Pour accomplir ces réformes, "votre équipage est prêt", a lancé le président du groupe majoritaire Richard Ferrand.
Premier opposant à répondre, le chef de file des députés LR Christian Jacob a d'abord reproché à Edouard Philippe, ex-député LR, d'avoir "contribué à la défaite" de ses "anciens collègues".
"Nous serons le fer de lance d’une opposition solide sur ses convictions et ferme sur son socle de valeurs", a-t-il clamé.
L'opposition la plus vive dans l'hémicycle est venue de Jean-Luc Mélenchon. "Agir comme vous le faites, c'est tirer un feu d'artifice dans une poudrière", a dénoncé le leader de la France insoumise, dénonçant notamment un "coup d'Etat social" et présentant son mouvement comme "l'alternative".
Président du groupe Nouvelle Gauche, Olivier Faure a dit au gouvernement attendre de voir "si vos proclamations ont une effectivité ou si elles ne sont que la traduction moderne d'une langue morte".
Salle des Quatre-Colonnes, Marine Le Pen a critiqué un discours "au ras des pâquerettes", au lendemain du "show aérien" présidentiel.
Cette journée marquait l'ouverture de la session extraordinaire chargée du Parlement, de la prolongation de l'état d'urgence, aux ordonnances réformant le Code du travail en passant par la moralisation de la vie publique.
Les drapeaux seront mis en berne samedi à l’occasion des funérailles du pape François. Un choix défendu par certains élus et critiqué par d’autres au nom de la laïcité. François Bayrou lui-même avait critiqué ce choix en 2005.
Plus de soixante sénateurs saisissent le conseil constitutionnel sur la proposotion de loi instaurant la parité pour les communes de moins de 1000 habitants. Selon eux, il y a un risque de déstabilisation à moins d’un an des prochaines élections municipales et d’appauvrissement du nombre de candidats.
Le voile se lève sur le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte. Présenté au Conseil des ministres lundi 21 avril 2025, le texte fait suite à la loi d'urgence pour Mayotte adoptée le 24 février 2025 après le passage du cyclone Chido en décembre 2024. Ce nouveau texte vise, entre autres, à moderniser le fonctionnement institutionnel, à lutter contre l’immigration clandestine, à refonder et à “façonner l’avenir de Mayotte”.
Vingt-trois jours de jeûne, seize villes françaises traversées : le collectif Hungry for Palestine était au Sénat le 22 avril 2025. Tous les membres du mouvement, présents au palais du Luxembourg, sont en grève de la faim depuis le 31 mars pour dénoncer l'inaction des pouvoirs publics et le non-respect du droit international dans la bande de Gaza. Le mouvement est né de l'impulsion de soignants, tous de retour de mission à Gaza.