Le Premier ministre Édouard Philippe a promis jeudi un "plan étudiants" qui comportera un volet "réussite étudiante" et un "volet pouvoir d'achat", avec notamment des mesures en faveur du logement et de la santé.
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, est "en train" de préparer ce plan avec les organisations syndicales et les universités, a-t-il dit sur RMC et BFMTV.
"Elle rencontre dès le début de la semaine prochaine un certain nombre d'organisations. Donc on va avancer sur ce plan très vite parce que c'est essentiel de pouvoir sortir de ce plan une meilleure orientation", a-t-il souligné.
Pour réduire le fort taux d'échec des étudiants qui rentrent dans le système de la licence générale - seuls 40% bouclent leur licence, un cycle de trois ans, en trois ou quatre années -, les acteurs de l'éducation ont entamé en juillet une vaste concertation sur l'entrée à l'université. Autre objectif de cette concertation, qui doit durer jusqu'à fin octobre: mettre fin au tirage au sort dans les filières non sélectives où les demandes d'inscription en première année dépassent les capacités d'accueil.
"Il s'agit de mieux éclairer les étudiants" pour "qu'ils puissent réussir", selon M. Philippe. "On va expliquer à un étudiant que s'il veut rejoindre telle formation, il faut qu'il ait un certain nombre de compétences pré-requises", a-t-il détaillé. Pour les syndicats étudiants, ces pré-requis peuvent toutefois masquer une sélection déguisée.
Il a par ailleurs jugé que la baisse de cinq euros des APL (Aides personnalisées au logement) n'était "évidemment" pas une mesure "intelligente", mais a attribué cette décision au précédent gouvernement, jugeant qu'elle était "contenue dans le budget précédent".
Frédérique Vidal a aussi reconnu sur France info que le coût de la vie étudiante serait affecté par la baisse des APL. "L'objectif, c'est que nous soyons en capacité de préparer un plan de vie étudiant pour la rentrée 2018 (...) ce qui au final redonnera du pouvoir d'achat aux étudiants sur l'année 2018", a-t-elle dit.
Parmi les pistes de travail à l'étude, le gouvernement réfléchit avec Action logement (ex-1% logement) à "permettre à l’État de se porter caution" pour le logement des étudiants. Devrait aussi être lancée la construction des 60.000 logements étudiants prévus dans le programme d'Emmanuel Macron. Les loyers du Crous seront par ailleurs figés, et ce dès la rentrée 2017.
Alors que certains étudiants renoncent à se soigner pour des raisons financières, la ministre a aussi expliqué que "les étudiants pourraient bénéficier, par exemple, du régime général de la sécurité sociale, et la cotisation qu'ils ont actuellement pourrait être diminuée et transformée en quelque chose qui sera là pour accompagner la prévention".
"Cela fait partie des discussions que nous aurons à partir de lundi", a-t-elle précisé.