Jacques Chirac était "une forme d'ombre tutélaire" pour Edouard Philippe qui a estimé vendredi que "rendre hommage" à l'ancien président français revenait aussi à "décrire l'homme dans toute sa complexité", avec "ses contradictions".
"On ressent le départ de quelqu'un qui a compté, qui a pesé, une forme d'ombre tutélaire", a déclaré le Premier ministre sur RTL, au lendemain du décès de Jacques Chirac.
"Dans Jacques Chirac, il y a tout, a-t-il poursuivi. Des côtés absolument remarquables, sympathiques, truculents, visionnaires, exigeants. Et des côtés plus compliqués, plus sombres."
"Jacques Chirac c'était un Français au plein sens du terme, avec ses aspirations, ses contradictions, ses ambitions, ses moments peut-être à certains égards de génie (..) et puis aussi des phases plus compliquées, des hésitations, parfois des renoncements", a souligné M. Philippe. Avant de résumer: "au fond lui rendre hommage, c'est aussi décrire l'homme dans toute sa complexité".
Maire de Paris, plusieurs fois ministre, deux fois Premier ministre puis président de la République de 1995 à 2007, Jacques Chirac "a traversé la vie politique française pendant longtemps, en occupant les postes les plus exigeants", a encore souligné Edouard Philippe.
"Ça dit quelque chose de sa force, de son ambition, de son énergie que chacun constate et que tout le monde célèbre aujourd'hui. Ça dit aussi quelque chose de sa dureté et de sa capacité à faire des choix, écarter, surmonter des difficultés", a-t-il fait valoir.
"C'était aussi ça Jacques Chirac: un homme à la résilience absolue, qui agoni d'injures, cerné de toutes parts, traçait son chemin, parfois rudement", a estimé le chef du gouvernement.
Interrogé sur les échecs de l'ancien chef de l'Etat, notamment à mener une réforme des retraites en 1995, Edouard Philippe a rétorqué que Jacques Chirac est "comme tous les responsables politiques: il ne pouvait pas dire au terme de l'exercice de ses mandats qu'il avait tout fait. Ce n'est pas le seul, cela arrivera à d'autres et cela arrivera à moi."