L'affaire concernant le collaborateur de l'Elysée Alexandre Benalla, que des images montrent frapper un jeune homme le 1er mai, "est désormais aux mains de la justice et c'est très bien ainsi", a déclaré jeudi Edouard Philippe devant le Sénat.
"De toute évidence, nous serons déterminés à faire en sorte que cette enquête préliminaire puisse permettre de faire toute la lumière et que nous puissions tirer toutes les conclusions de cette enquête et de cette procédure judiciaire engagée", a ajouté le Premier ministre, en plaidant pour "déterminer les faits précis, les raisons claires, l'enchaînement des décisions qui ont été prises sur ce sujet".
M. Philippe était interpellé par la présidente du groupe communiste au Sénat Eliane Assassi, qui demandait de "mettre un terme à l'intervention des barbouzes du nouveau monde dans les mouvements sociaux".
"Je ne peux pas admettre que certains viennent par leur comportement jeter le doute sur l'intégrité et l'exemplarité de nos forces de l'ordre", lui a répondu M. Philippe en évoquant "des images (...) particulièrement choquantes".
Affirmant que M. Benalla ne se trouvait auprès des forces de l'ordre "en aucun cas dans le cadre d'une mission qui lui a été confiée", M. Philippe a estimé qu'il avait ainsi "outrepassé son statut d'observateur".
"Un comportement de ce type exigeait une réaction de la part de l'employeur de cet individu", a souligné le Premier ministre.
"Et c'est ce qui s'est passé. Très rapidement, une décision qui est une sanction administrative a été prise, de mise à pied sans traitement de l'intéressé", "dès le 4 mai", a-t-il insisté.
Dans un article mis en ligne mercredi soir, accompagné d'une vidéo, le quotidien Le Monde a révélé qu'Alexandre Benalla, chargé de mission à l'Elysée, s'était coiffé d'un casque des forces de l'ordre avant de "s'en prendre à un jeune homme à terre pendant une manifestation" à l'occasion du 1er-Mai.
La manifestation syndicale du 1er-Mai avait été éclipsée par les violences de groupes d'ultragauche et avait suscité des frustrations syndicales - avec des craintes pour le droit de manifester - ainsi qu'une polémique politique autour d'éventuelles défaillances policières.