Le Premier ministre Édouard Philippe s'est rendu vendredi après-midi au centre de rétention de Muret (Haute-Garonne) pour mettre en avant le travail et l'acquisition de compétences professionnelles en prison.
"Partout on me dit qu'il y a un problème d'accès à la compétence, sur tous les territoires et dans tous les secteurs. On a ici l'évidente démonstration que la qualification peut être acquise par le travail, par une forme d'apprentissage", a dit M. Philippe après avoir visité des ateliers de Safran et Liebherr, installés au sein de la prison et conversé avec des détenus.
Il était accompagné de la ministre de la Justice Nicole Belloubet qui a plaidé pour "donner de l'activité en détention", que ce soit du "travail mais aussi de l'activité culturelle".
"Le travail en détention est compliqué à organiser quand nous sommes en situation de surpopulation carcérale", a nuancé la Garde des Sceaux.
"Il faut faire de la détention un temps utile", a insisté la présidente de la commission des lois de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (LR), en demandant que "l'immobilier pénitentiaire soit véritablement adapté à ce que l'on veut faire" en vue de la construction de futures prisons.
Le Premier ministre s'est aussi entretenu avec le président du groupe M6 Nicolas de Tavernost, dont la fondation œuvre pour la réinsertion des détenus, et le président du Conseil de surveillance de Schneider Electrics Henri Lachmann, qui a déploré que "les entreprises ne se montrent pas solidaires de la détention", jugeant que "c'est le cadet de leur souci".