Pierre Hurmic : « Je ne suis pas un maire shérif »

Pierre Hurmic : « Je ne suis pas un maire shérif »

Le maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic, invité de la matinale de Public Sénat, s’est exprimé sur sa vision du rôle de la police municipale. Il est également revenu sur sa présence contestée à la manifestation contre l’article 24 de la proposition de loi sécurité globale la semaine dernière.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, l’a répété, la majorité du nouveau conseil municipal ne veut pas que le début du mandat soit marqué par une progression de l’insécurité dans la capitale de la Gironde. « Le candidat écologiste avait dit pendant la campagne : il faudra mettre plus de bleu dans les rues », a-t-il rappelé ce 11 décembre, dans la matinale de Public Sénat, en partenariat avec TV7 Bordeaux et la presse quotidienne régionale. Il a annoncé que les recrutements de policiers municipaux annoncés en septembre ne se « faisaient pas sur un claquement de doigts » et que ce renfort pourrait intervenir « en début d’année ». Selon lui, « toutes les mairies » font face à des problèmes de recrutement.

S’il reconnaît que la police municipale doit travailler davantage avec la police nationale, il ne se montre pas favorable à l’idée d’armer la première. Cette idée reviendrait, selon lui, à « amalgamer » les deux. Il rappelle également que cet aspect relève également d’une « fonction régalienne ».

Interrogé sur l’élargissement des pouvoirs de la police municipale, telle qu’envisagé par la proposition de loi relative à la sécurité globale soutenue par la majorité présidentielle, le maire de Bordeaux a répondu qu’il n’était pas « systématiquement opposé », mais il a souligné un manque de concertation. « Je regrette qu’ils n’en aient pas parlé avec les maires, si ce n’est avec certains ». « J’ai des collègues qui sont des shérifs, qui rêvent d’être le premier flic sur leur commune […] moi je ne suis pas un maire shérif. La sécurité publique c’est le rôle de l’Etat. Je veux être jugé sur mes domaines de compétence », a-t-il insisté.

« J’étais peut-être un maire manifestant, mais j’étais aussi le maire des commerçants »

Pierre Hurmic est également sur la polémique marquée par sa participation à la manifestation du 5 décembre, contre l’article 24 de la proposition de loi sécurité globale, où des violences ont éclaté en marge du cortège. « Je pense qu’on vit une période un peu liberticide. Pour aller reprocher à un maire, un élu, de faire partie d’une manifestation pour les libertés publiques au motif qu’elle a dégénéré, je trouve que c’est ce que j’appelle une ambiance et un vent un peu liberticide », s’est-il indigné. « On ne peut pas dire que les 12 000 manifestants sont responsables de la casse d’une manifestation », a-t-il ajouté.

Il a souligné qu’il était présent le même jour aux côtés des commerçants pour suivre la situation sanitaire, mais aussi le lendemain pour constater les dégâts. « J’étais peut-être un maire manifestant, mais j’étais aussi le maire des commerçants, en même temps […] On ne peut pas me reprocher d’avoir été défaillant. »

Dans la même thématique

Pierre Hurmic : « Je ne suis pas un maire shérif »
4min

Politique

Archive. Quand Jean-Luc Mélenchon justifiait les bombardements sur les rebelles syriens

Depuis la chute de Bachar Al-Assad, certaines déclarations de responsables politiques conciliant avec le régime dictatorial refont surface. En octobre 2015 par exemple dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat, Jean-Luc Mélenchon estimait que les bombardements russes et syriens faisaient partie d’une guerre nécessaire contre les rebelles.

Le

Pierre Hurmic : « Je ne suis pas un maire shérif »
3min

Politique

Nouveau gouvernement : la gauche s’engage à renoncer au 49.3 si Emmanuel Macron nomme un Premier ministre issu du NFP

Reçus par Emmanuel Macron ce mardi, avec d’autres formations politiques à l’exception de LFI et du RN, socialistes et écologistes se sont engagés, s’ils accèdent au pouvoir, à ne pas utiliser le 49.3 à condition que les oppositions renoncent à la motion de censure. « Ça a été repris par Horizons, par le MoDem », a assuré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.

Le

Pierre Hurmic : « Je ne suis pas un maire shérif »
2min

Politique

Réunion à l’Élysée : Laurent Wauquiez (LR) espère un accord pour « ne pas faire tomber un gouvernement »

À la sortie d’une réunion avec les partis, hors LFI ou RN, le patron des députés de la Droite républicaine insiste à nouveau sur la nécessité d’aboutir à un accord de non-censure pour qu’un gouvernement survive. Il maintient sa ligne rouge : la droite ne veut ni ministres issus de la France insoumise, ni application du programme du Nouveau Front populaire.

Le