Pierre Laurent : «Le Parlement est écarté de sa possibilité d’amender»
Le secrétaire national du Parti communiste a vivement critiqué la méthode du gouvernement dans la réforme du Code du travail à venir. Il estime que le Parlement est « écarté » de son rôle avec la loi d’habilitation et de ratification des ordonnances.

Pierre Laurent : «Le Parlement est écarté de sa possibilité d’amender»

Le secrétaire national du Parti communiste a vivement critiqué la méthode du gouvernement dans la réforme du Code du travail à venir. Il estime que le Parlement est « écarté » de son rôle avec la loi d’habilitation et de ratification des ordonnances.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les annonces du Premier ministre Édouard Philippe n’ont pas vraiment rassuré Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF. Sur l’antenne de Public Sénat, le sénateur de Paris a jugé « dangereux » le projet de réforme du Code du travail par les ordonnances, estimant que cela reviendrait à « dessaisir » le Parlement de ses prérogatives :

« On va donc, si je comprends bien, nous demander de voter au Parlement une loi d’habilitation des ordonnances alors que le contenu précis de ces ordonnances n’aura pas été fixé, c’est même le principe. Donc, on va demander au Parlement de dessaisir de son pouvoir de contrôle et de législation au profit du seul gouvernement. C’est très dangereux. »

« On va nous faire voyer des têtes de chapitre, mais sans contenu »

C’est d’abord le calendrier, avec la présentation au Parlement de la loi d’habilitation en juillet alors que les discussions avec les partenaires sociaux seront toujours en cours, que le sénateur dénonce :

« On nous demande en quelque sorte un blanc-seing, on va nous faire voter des têtes de chapitre, mais sans contenu [...] et à la fin on nous demandera de ratifier un texte dont on nous dira qu’il est totalement ficelé et qu’on ne peut pas le bouger. »

Interrogé sur le temps de concertation qui se tiendra entre l’exécutif et les partenaires sociaux, le secrétaire national du PCF assure qu’il « faut rester vigilant » :

« Nous ferons des propositions positives, j’imagine que les syndicats en feront aussi. On verra si le gouvernement les écoute ou s’il les écarte, c’est que je crains. »

« Une série de reculs des droits sociaux »

Pierre Laurent : "On connaît la méthode qui consiste à annoncer une ou deux mesures positives pour nous en filer 50 négatives"
00:36

Pour l’heure, le sénateur note peu « d’avancées ».  « Pour le moment, tout ce que je lis dans le détail […] c’est tout une série de reculs des droits sociaux », a-t-il regretté, doutant de la capacité de cette réforme à favoriser les embauches :

« Toutes les réformes que l’on nous annonce partent d’une hypothèse c’est qu’il faudrait flexibiliser davantage le travail, le précariser davantage pour faire reculer le chômage. Mais tout cela n’a jamais été prouvé, c’est même l’inverse. »

Dans la même thématique

Pierre Laurent : «Le Parlement est écarté de sa possibilité d’amender»
2min

Politique

Référendum : « C’est l’arme nucléaire », estime François Patriat

A la sortie des questions d’actualité au gouvernement, le chef de file des sénateurs macronistes, François Patriat est revenu sur l’interview du chef de l’Etat au cours de laquelle il a annoncé qu’il serait prêt à recourir au référendum, si le texte sur la fin de vie, en cours d’examen, faisait face à un « enlisement » au Parlement.

Le

Pierre Laurent : «Le Parlement est écarté de sa possibilité d’amender»
2min

Politique

Référendum sur la fin de vie : « Si le Président est prêt à prendre ses responsabilités, nous l’accompagnerons », assure Patrick Kanner

Alors qu’Emmanuel Macron se dit prêt à recourir au référendum sur la fin de vie, en cas de blocage au Parlement, Patrick Kanner, à la tête du groupe PS du Sénat, salue cette annonce. « C’est le seul moment où je l’ai trouvé courageux, cohérent, en disant qu’il faut sortir une loi sur la fin de vie », affirme l’ancien ministre.

Le

Pierre Laurent : «Le Parlement est écarté de sa possibilité d’amender»
2min

Politique

Narcotrafic : Bruno Retailleau annonce un renforcement des contrôles en Martinique

Après une fusillade liée au narcotrafic qui a fait trois morts à Fort de France ce week-end, le ministre de l’Intérieur a été interpellé sur la situation sécuritaire aux Antilles, lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat. Bruno Retailleau a notamment annoncé « une surveillance maritime », avec le déploiement de trois bateaux supplémentaires et 140 gendarmes.

Le