Le maire de Grenoble, Eric Piolle (EELV), a dénoncé jeudi la "politique de terre brûlée" selon lui menée aux législatives par Jean-Luc Mélenchon qui, au lieu d'être "le chef d'orchestre" du rassemblement à gauche, s'est transformé en un "caporal de forteresse".
M. Piolle, qui avait appelé à voter pour le leader de La France insoumise au premier tour de la présidentielle contre l'avis de la direction du parti qui soutenait Benoît Hamon, s'est inquiété auprès de l'AFP que LFI "fasse partout campagne tout seul, en contradiction avec l'envie de rassemblement" selon lui présente chez les électeurs de gauche.
Avec 19,6% des suffrages au premier tour, M. Mélenchon "avait le pouvoir d'asseoir tout le monde autour de la table, en chef d'orchestre, mais a fait le choix de se comporter comme un caporal de forteresse", a-t-il regretté.
Évoquant "une occasion manquée", il a rappelé qu'avant le premier tour, M. Mélenchon avait "réussi à s'ouvrir (...), on l'a vu s'adoucir, ce qui a permis à de nombreuses personnes de voir un projet cohérent et un porteur de projet en capacité d'en être le chef d'orchestre".
"Cette logique de terre brûlée n'est pas à même d'amener des députés humanistes et citoyens de la gauche écologiste à l'Assemblée nationale", a prédit M. Piolle, qui avait été élu maire en 2014 grâce à une alliance inédite entre EELV et le parti de gauche.
Dans les deux circonscriptions de Grenoble comme dans des dizaines d'autres en France, au moins quatre candidats se présentent au nom de la gauche: un socialiste, un communiste, un écologiste et un Insoumis.
La France insoumise impose à ses candidats investis la signature d'une charte les rattachant à son association de financement, la discipline de vote, ainsi que l'utilisation de son seul label, le Phi. Le parti communiste et EELV notamment ont refusé au niveau national de se plier à ces conditions.
"Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête au premier tour à Grenoble mais on va se retrouver avec ce score fractionné", a regretté M. Piolle.