Registre dans chaque établissement pour répertorier tous les incidents, conseils de disciplines simplifiés, palette diversifiée des sanctions... Le ministre de l'Education a détaillé mercredi les mesures purement scolaires prises pour lutter contre les violences à l'école.
Le plan d'action contre ces violences sera présenté d'ici le 15 décembre, avait indiqué mardi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, car les mesures impliquant plusieurs ministères (Education, Justice, Intérieur) et les collectivités locales nécessitent quelques semaines de concertations.
Ce plan a été décidé après la diffusion en octobre d'une vidéo montrant un élève en train de menacer sa professeure avec une arme factice dans un lycée de Créteil, des images qui ont suscité un vif émoi.
Pour ce qui relève de la seule rue de Grenelle, Jean-Michel Blanquer indique que plusieurs dispositifs pourront être renforcés ou créés dès la rentrée de Toussaint.
Chaque collège et lycée doit avoir un registre papier ou numérique où seront consignés tous les incidents signalés par les professeurs et la réponse apportée par l'établissement.
En cas d'agression, le professeur doit être systématiquement accompagné par sa hiérarchie, y compris physiquement en cas de dépôt de plainte au commissariat, a déclaré le ministre mercredi, à l'issue d'une réunion avec les recteurs des académies.
M. Blanquer a également annoncé la mise en place cette année scolaire d'une enquête auprès des professeurs, pour répertorier toutes les agressions, y compris verbales.
Les conseils de discipline seront simplifiés, le ministre assurant que les directions hésitaient à les convoquer en raison de leur lourdeur administrative. Le délai de convocation (8 jours francs) et le nombre de participants (14) devraient être réduits.
Le ministre souhaite développer les "sanctions de responsabilisation", qui ne représentent actuellement qu'1% des sanctions prises par les établissements: repeindre un mur tagué par l'élève, rédiger un devoir sur l'homophobie en cas de remarque homophobe, ou même "faire des lignes" lorsqu'un élève réitère les mêmes incivilités (port de casquette dans l'établissement par exemple).
Toute exclusion, provisoire ou définitive (avec accueil dans une autre école), sera suivie d'une "période probatoire" d'un mois maximum, marquée par un rendez-vous quotidien avec un membre de la hiérarchie pour faire le point.
Le ministre annoncera par ailleurs de nouveaux dispositifs pour l'accueil des "multi-exclus", ces élèves qui sont renvoyés par plusieurs établissements.
Il a réitéré la possibilité de la présence physique d'un policier ou gendarme (non armé) au sein d'un établissement, "au cas par cas" et à la demande du chef d'établissement, un dispositif qui existe déjà, a-t-il dit.