Plan de relance européen conditionné au respect de l’état de droit, un bras de fer à 750 milliards.

Plan de relance européen conditionné au respect de l’état de droit, un bras de fer à 750 milliards.

Il devait permettre à l’Union de se relever de la crise du covid-19-19. Mais le plan de relance européen est toujours bloqué. En cause la Pologne et la Hongrie, qui refusent le conditionnement du versement du fonds européen au respect de l’Etat de droit. Mais cette fois-ci une très large majorité de députés au Parlement européen refuse de s’incliner face aux dérives autocratiques de ces gouvernements. Une colère partagée y compris par des députés d’Europe de l’Est, comme le Roumain Viktor Negrescu, invité de l’émission Ici l’Europe.
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Par Marie Brémeau

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L’Europe est ainsi faite que l’unanimité des 27 États membres est requise dans de nombreux domaines. A commencer par le déblocage du plan de relance de 750 milliards, prévu par la Commission pour soutenir les économies européennes après la crise sanitaire qu’elles viennent de traverser. Mais la Hongrie de Viktor Orban et la Pologne de Jaroslaw Kaczynski n’acceptent pas que le versement des aides soit conditionné au respect de l’état de droit.

Lors du dernier Conseil européen ils ont utilisé leur droit de véto pour bloquer le plan de relance post-Covid mais aussi le budget de 1.100 milliards d’euros pour les 7 prochaines années à venir. Depuis 3 ans, Varsovie et Budapest font l’objet de procédures d’infraction pour des atteintes à l’indépendance de la justice ou des médias mais également pour le non-respect du droit d’asile… et craignent de ne pas pouvoir disposer des aides européennes quitte à bloquer le versement pour l’ensemble des Etats.

« Tout le continent européen pris en otage »

Une position condamnée par les députés européens trop, de manière quasi unanime. C’est le cas de la Néerlandaise (Renew) Sophie In’t Veld : « C’est idiot que deux gouvernements ou même deux premiers ministres puissent prendre en otage tout le continent. C’est inacceptable ! »

Même incompréhension pour son voisin de l’est, Viktor Negrescu (Socialistes et démocrates). L’eurodéputé roumain ne décolère pas.  « Il ne faut pas avoir peur de ce mécanisme lié aux valeurs européennes, ce mécanisme n’affectera pas les pays qui respectent l’Etat de droit. La pression est très forte et à mon avis, la Pologne et la Hongrie vont céder très rapidement. »

Si ce scénario pour l’heure ne semble pas se dessiner, ils sont nombreux à hausser le ton face aux deux enfants terribles de l’Europe.

« Faire preuve de courage politique »

Parmi ces voix, celle de la Française Gwendoline Delbos-Corfield (les Verts). Elle est rapportrice du Parlement européen sur la Hongrie et tient à rappeler les multiples atteintes à l’Etat de droit depuis des années. « Cela fait trop longtemps qu’on cède à ces deux gouvernements. Il faut savoir que ces deux gouvernements sont en train régulièrement d’inscrire dans leurs chartes, leurs textes juridiques, leurs lois, des choses qui sont en contradiction complète avec nos traités, avec nos chartes… des formules discriminatoires. Si encore une fois on leur propose une solution qui leur convient, on va inscrire durablement l’idée que dans cette Union européenne, on peut avoir des gouvernements qui sont autocrates ou proches de l’autocratie. » La Française appelle les 25 autres pays membres à « tenir sur leurs positions, ne pas céder et à faire preuve de courage politique. »

Une chose est sûre, les discussions lors du prochain Conseil européen les 10 et 11 décembre prochain risquent d‘être houleuses.

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