Le Premier ministre Édouard Philippe a défendu jeudi sur France Inter le plan hôpital déclarant qu'il ne voulait "diviser personne", face aux critiques notamment du collectif Inter-Urgences.
Interrogé sur le choix d'une prime spécifique de 800 euros réservée aux infirmiers et aides-soignants d'Ile-de-France, le Premier ministre a répondu: "Je ne veux diviser personne, je veux sauver l'hôpital public".
Après la présentation du plan hôpital mercredi, le collectif Inter-Urgences a jugé les "mesures extrêmement médico-centrées" et "qui semblent chercher à diviser Paris et les régions".
"Quand on veut sauver l'hôpital public, on regarde là où les problèmes sont les plus criants et on consacre ces moyens aux problèmes les plus criants", a argumenté le Premier ministre.
"Il y a une spécificité de la région parisienne, c'est pas parce que c'est Paris, il y a une très grande densité hospitalière, parce que les conditions d'exercice sont un peu particulières, décalées et très intenses, parce que la cherté de la vie est particulière", a-t-il dit.
Il a rappelé que l'AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) ferme des lits car "on ne trouve pas les hommes et les femmes qui viennent travailler dans les services".
Les principales annonces concernant le plan hôpital présenté par le Premier ministre Édouard Philippe et la ministre de la Santé Agnès Buzyn mercredi
AFP
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a souligné de son côté sur France Info qu'il n'existait en-dehors de Paris "aucune grande ville où les gens font deux heures pour venir travailler".
"Mais Paris, ce n'est absolument pas la totalité des primes", a-t-elle ajouté. "Il n'y a pas de personnel de santé et de soignant qui ne pourra pas accéder à une prime avec ce que nous avons mis sur la table", selon elle.
Interrogé sur le fait de savoir pourquoi une augmentation de salaire n'avait pas été choisie, le Premier ministre a répondu que "l'impact sur chacune des personnes concernées aurait été très largement en deçà des espérances formulées".
Au sujet des critiques de ce plan qui a suscité des réactions mitigées de la part des professionnels, il a dit: "Je n'ai pas annoncé le plan en me disant que le lendemain tout le monde allait crier hourra, danser la gigue et dire tout est réglé".
Emmanuel Macron a réuni mardi les responsables de plusieurs partis politiques à l’Élysée pour les consulter avant la nomination d’un nouveau Premier ministre pour remplacer Michel Barnier. Pour le député RN Thomas Ménagé, invité de la matinale de Public Sénat ce mercredi, cet échange marque « le retour de l’UMPS » sous la forme d’un « parti unique qui va du PS jusqu’à Laurent Wauquiez ».
La réunion à l’Elysée n’a pas abouti sur un accord. Mais avec des lignes rouges qui peuvent paraître très éloignées, la sortie de crise semble encore lointaine. Un début de rapprochement émerge cependant sur la méthode, autour du non-recours au 49.3.
Depuis la chute de Bachar Al-Assad, certaines déclarations de responsables politiques conciliant avec le régime dictatorial refont surface. En octobre 2015 par exemple dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat, Jean-Luc Mélenchon estimait que les bombardements russes et syriens faisaient partie d’une guerre nécessaire contre les rebelles.
Reçus par Emmanuel Macron ce mardi, avec d’autres formations politiques à l’exception de LFI et du RN, socialistes et écologistes se sont engagés, s’ils accèdent au pouvoir, à ne pas utiliser le 49.3 à condition que les oppositions renoncent à la motion de censure. « Ça a été repris par Horizons, par le MoDem », a assuré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.