Le gouvernement a dévoilé ce jeudi son projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Il vise un retour à l’équilibre des comptes de la Sécu en 2020. Les réductions de dépenses se concentreront notamment sur la branche maladie.
PLFSS : Le gouvernement veut réduire le déficit de la Sécu de trois milliards d’euros en 2018
Le gouvernement a dévoilé ce jeudi son projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Il vise un retour à l’équilibre des comptes de la Sécu en 2020. Les réductions de dépenses se concentreront notamment sur la branche maladie.
Par Guillaume Jacquot (avec AFP)
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Les ministres de la Santé Agnès Buzyn et des Comptes publics Gérald Darmanin ont dévoilé le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2018. Le gouvernement prévoit une forte réduction du déficit : il sera ramené à 2,2 milliards d’euros l’an prochain, quand il devrait s’établir à 5,2 milliards pour 2017. Le régime général de la Sécu devrait même connaître un léger excédent, une première en 17 ans.
Des efforts concentrés sur la santé
Les efforts du gouvernement se concentreront sur la santé, avec 4,2 milliards d'euros d'économies prévues en 2018. Il prévoit ainsi de contenir la hausse naturelle des dépenses de santé à 2,3% pour les trois prochaines années.
« Nous sommes clairement sur une trajectoire du retour à l'équilibre en 2020 », a déclaré la ministre de la Santé lors de la présentation du budget, qui évoque un PLFSS des « engagements tenus, de la responsabilité, de la solidarité et de la transformation ».
Pour réaliser des économies, l’Assurance maladie prévoit plusieurs pistes : le développement de l'ambulatoire et la réduction du nombre d’hospitalisations, des économies sur les transports sanitaires ou encore le renforcement de la lutte contre « les fraudes et les abus ».
Le gouvernement entend également économiser un milliard d’euros sur le prix des médicaments, avec davantage de recours aux médicaments génériques et de négociations avec les industriels.
La ministre Agnès Buzyn a en outre annoncé une revalorisation du forfait hospitalier. Fixé à 18 euros par jour depuis 2010, il augmentera de deux euros.
Revalorisation de minima sociaux
Des revalorisations progressives des minima sociaux vont se concentrer vers les familles les plus défavorisées : il s’agit de la prime d'activité pour les travailleurs à revenus modestes, de l’aide à la garde d'enfants, ou encore l’allocation adulte handicapé ou encore le minimum vieillesse.
Avec presque la moitié de son budget lié à des dépenses sociales, le ministère de la Santé et des Solidarités, devrait voir son enveloppe augmenter de 11%.
La revalorisation des retraites reportée
Le gouvernement prévoit de reporter d'octobre 2018 à janvier 2019 la revalorisation des pensions. Sans cette mesure, contrairement aux années précédentes, la branche retraite repasserait en déficit (moins 100 millions d’euros) en raison « d'un ressaut des départs en retraite », selon la Commission des comptes.
Le déficit cumulé du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse atteint 4,4 milliards d’euros en 2017
Déficit global et déficit du régime général de la sécurité sociale, évolution depuis 2012 et prévisions pour 2017, d'après la Commission des comptes de la sécurité sociale
AFP
La Commission des comptes de la Sécurité sociale vient d'actualiser les comptes de l'année écoulée. En 2017, le déficit cumulé du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV), devrait atteindre 4,4 milliards d'euros conformément aux prévisions, soit une diminution de plus de 3 milliards d'euros en un an
Plombé par le chômage, le FSV, qui verse le minimum vieillesse et les cotisations retraites des chômeurs, concentre la quasi-totalité du déficit (-3,6 milliards d'euros) et reste stable par rapport à 2016.
L'impopularité du Premier ministre est bien moindre que celle du chef de l’Etat : Sébastien Lecornu bénéficie de 35% d’opinions favorables contre 21% pour Emmanuel Macron, selon le dernier baromètre Odoxa de décembre 2025. Cet écart s'est même creusé, puisque le locataire de Matignon a progressé de 5 points depuis octobre tandis que le président stagne.
59% des Français sont disposés à se reporter sur un candidat qui ne bénéficie pas de leurs faveurs politiques afin d'empêcher LFI de l’emporter aux prochaines municipales. Ce chiffre dépasse de loin les 44% qui se disent prêts à faire de même contre le RN, selon un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. C’est au sein de la droite et du centre que le sentiment anti-LFI s’exprime avec le plus de force.
Comme lors des précédentes élections municipales, le thème de la « sécurité et de la lutte contre la délinquance » se dégage largement comme prioritaire pour 50% des Français interrogés, en particulier chez les sympathisants de droite et d’extrême droite, dans un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. La santé et le niveau des impôts locaux suivent, avec 35% de citations chacun.
Adopté sans surprise par les sénateurs, le projet de loi de finances éveille malgré tout des crispations au sein de la Chambre haute, le chiffre du déficit avoisinant désormais les 5,3% du PIB, loin de la volonté de la majorité sénatoriale de le contenir à 4,7%. La pression s’accroit et se déporte désormais sur la commission mixte paritaire qui se tiendra les 19 et 20 décembre.