Le ministère de l’Intérieur a dénombré 52 communes qui ont mis le drapeau palestinien au fronton des mairies. Bruno Retailleau avait donné instruction aux préfets de s’opposer au pavoisement en vertu du principe de neutralité du service public, de non-ingérence dans la politique internationale de la France et du risque de « troubles graves » à l’ordre public.
A Saint-Denis, le maire PS Mathieu Hanotin a ainsi hissé ce matin la bannière rouge, noire, blanche et verte aux côtés des drapeaux français et européen.
« Nous souhaitons marquer le coup de cette journée historique […]. Depuis des années je me bats pour l’émergence d’une solution à deux Etats comme seule solution durable pour espérer une paix au Proche-Orient », a-t-il déclaré sous l’œil des caméras, évoquant aussi un « témoignage de solidarité internationale vis-à-vis des massacres en cours ».
A ses côtés, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, à l’origine de l’idée de pavoiser les mairies, a dit « regretter que le ministre de l’Intérieur n’ait rien trouvé de mieux que de chercher à condamner des maires qui font leur devoir de solidarité ».
Rennes et Nantes l’ont également imité. « Loin des instrumentalisations, loin des propos outranciers, notre responsabilité est de refuser le silence et de faire tout ce qui est en notre pouvoir, ici et maintenant, pour que cesse l’horreur », a estimé la maire socialiste de Rennes Nathalie Appéré.
A Malakoff, la maire communiste avait apposé un drapeau palestinien dès vendredi, resté sur le fronton de l’hôtel de ville, malgré une injonction du tribunal administratif de Cergy Pontoise. Lundi, le juge des référés a ordonné son retrait sous peine d’une astreinte de 150 euros par jour de retard.
Drapeau palestinien et drapeau israélien
A Tarnos dans les Landes, le maire communiste Marc Mabillet, laissera aussi son drapeau flotter malgré un coup de fil du préfet. « C’est plus humain que politique », a-t-il ironisé auprès de l’AFP. Certaines villes ont érigé le drapeau palestinien et israélien, comme Saint-Ouen. Paris a également projeté dimanche soir les deux drapeaux sur la tour Eiffel avec le drapeau de la Paix.
De plus petites villes comme Chenôves et Quétigny, en banlieue de Dijon, ont emboîté le pas aux grandes.
A Carhaix, commune de 7.300 habitants dans le Finistère, le maire régionaliste divers gauche, Christian Troadec a expliqué à l’AFP avoir hissé le drapeau palestinien en réaction aux propos de Bruno Retailleau de n’avoir que le drapeau français.
« D’abord, il y a aussi le drapeau européen, le drapeau breton, il n’y aura certainement pas que le drapeau français sur la mairie de Carhaix ! », a-t-il déclaré.
A Corbeil-Essonnes, ville jumelée avec Jérusalem-Est, le maire Divers gauche Bruno Piriou fera lui distribuer 1.000 drapeaux palestiniens.
(Avec AFP)