Plusieurs dizaines de milliers de manifestants font « la fête à Macron » dans une ambiance festive
"La fête à Macron", manifestation "pot-au-feu" organisée à l'occasion du premier anniversaire de l'élection du chef de l'Etat, a rassemblé des...
Par Eve SZEFTEL, Antoine GUY, Jeremy TALBOT
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
"La fête à Macron", manifestation "pot-au-feu" organisée à l'occasion du premier anniversaire de l'élection du chef de l'Etat, a rassemblé des dizaines de milliers de personnes à Paris dans une ambiance festive qui a permis aux organisateurs d'évoquer un "succès considérable", prometteur avant une nouvelle mobilisation qu'ils espèrent massive le 26 mai.
Le collectif organisateur a décompté à Paris "plus de 100.000 personnes dans une ambiance particulièrement festive et carnavalesque, sous les coups... de soleil!", après que la France insoumise (LFI) eut revendiqué la présence de 160.000 personnes.
Mais selon un comptage réalisé en milieu de parcours par le cabinet Occurrence pour un collectif de médias, seules 38.900 personnes ont défilé, et la préfecture de police en a décompté 40.000.
Après un pique-nique place de l'Opéra, le cortège s'était ébranlé avant 14H00 en direction de la République, puis de la Bastille, où la manifestation a été dissoute à 19h45. En début de soirée restaient environ 5.000 personnes pour assister à un concert de rock. L'Internationale a été entonnée poings levés.
"Le ministre de l'Intérieur a passé la semaine à parler des violences qui allaient se produire mais les seuls coups qu'on a pris c'est des coups de soleil", a déclaré Emmanuel Vire le secrétaire général du SNJ-CGT, l'un des organisateurs. "Merci pour la publicité M.Macron, M. Collomb, M. Philippe! On continue et on se donne rendez-vous sûrement le 26 mai avec tout le monde".
"Ce n'est pas cet afflux immense que l'on annonçait", a jugé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb à la préfecture de police, en condamnant fermement "l'attaque" d'un camion-régie de franceinfo, dans lequel un fumigène a été lancé. "Quand certains s’attaquent à la presse, il n’y a plus de limites", a-t-il ajouté.
"La liberté publique de manifester s'est exercée sans problème", s'est réjoui le préfet de police Michel Delpuech, qui avait mobilisé 2.000 policiers et gendarmes pour empêcher l'irruption de black blocs, quatre jours après les violents incidents du 1er-Mai.
Au total il a annoncé huit interpellations dans la journée, dont quatre en amont, et "une des personnes sans doute associées à cette agression". Un policier a "perdu connaissance mais (…) c'est une blessure sans gravité", a-t-il dit.
Des dizaines de milliers de manifestants pour la "Fête à Macron" le 5 mai 2018 dans le centre de Paris
AFP
Des rassemblements ont eu lieu à Toulouse, Bordeaux, Lyon, Strasbourg et Rennes, avec des slogans aussi potaches que revendicatifs, rassemblant chacun plusieurs centaines de personnes.
"Non au coup d'Etat social", "pour la planification écologique", "Pour une VIe République", "arrêtons ToutenMacron", "En Marche à l'ombre", pouvait-on lire dans le centre de Paris, et à Bordeaux, où le second degré dominait: "Tous en Suisse, tous en Suisse, tous !", "L'argent il y en a, dans les poches du salariat !", "Moins d'Assedic, et + de domestiques !"
- pour "donner du courage" -
Le cortège de "La Fête à Macron" du 5 mai 2018 passant par la Place de la République à Paris
AFP
Quatre chars se trouvaient dans le cortège parisien : le char Jupiter, le char Dracula, le char Napoléon, avec sur chacun d'entre eux une personne grimée en Macron, et enfin un char "résistance", où les manifestants exposaient leurs revendications. Une marionnette de Macron couronnée et accrochée à une potence a fait le parcours.
"Nous sommes tous là pour donner du courage aux cheminots, aux hospitaliers, aux travailleurs de tous les secteurs", a lancé le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon.
"Nous sommes un rassemblement qui condamne la violence et d'abord la violence verbale des tout-puissants. Ceux qui ont dit qu'il y avait dans les gares des gens qui n'étaient rien, ceux qui ont traité le peuple travailleur de fainéants, d'illettrés et d'alcooliques", a poursuivi le député de Marseille.
Le député LFI François Ruffin à l'initiative de cette manifestation un an après l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Elysée
AFP
Sans être l'organisatrice de cette manifestation, LFI avait affrété une centaine de cars et fourni de nombreuses pancartes.
Dans le cortège se trouvaient des représentants de la CGT, de SUD, de Solidaires, d'Attac, des étudiants, des cheminots, postiers et personnel de santé. Pierre Laurent pour le PCF, Benoît Hamon (Générations), Philippe Poutou et Olivier Besancenot pour le NPA ont aussi battu le pavé.
Selon les organisateurs, cette initiative est une "première étape". Déjà, plusieurs associations, syndicats, partis envisagent une nouvelle journée de protestation: le 26 mai, "par millions, déferlez ! Soyez la marée humaine qui change l'Histoire", a imploré samedi M. Mélenchon.
En mobilisant ses troupes ce week-end, le candidat à la présidentielle rappelle qu’il est déjà tourné vers 2027, tout en marquant sa différence, quitte à sérieusement prendre ses distances avec François Bayrou. Un tour de chauffe à destination aussi des militants.
A quelques jours du verdict dans l’affaire des assistants parlementaires du RN, le Conseil constitutionnel se prononce sur une question prioritaire de constitutionnalité en lien avec les peines d’inéligibilité. Si la décision pourrait influencer les magistrats, le lien avec l’affaire concernant Marine Le Pen n’est pas évident.
Invitée de la matinale de Public Sénat, la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier revient sur les moyens de financer une augmentation du budget de la défense. Cette dernière plaide pour un recours à l’impôt plutôt qu’à une réduction des dépenses sociales.
Alors que la droite et Renaissance n’ont pas officiellement désigné de prétendant à la mairie de Paris, le sénateur LR de Paris Francis Szpiner a déclaré sa candidature ce jeudi. Incertains sur le cas Rachida Dati, sur les relations avec le camp présidentiel et même sur le mode de scrutin, la droite parisienne temporise à un an du scrutin.