« La garde des Sceaux l'a dit : ce n'est pas un sujet d'égalité. La ministre de la Santé a dit ‘ce n'est pas un texte éthique’. Alors qu'est-ce que c'est ? C'est un texte politique, qui est destiné à satisfaire une partie de l'électorat, auprès de laquelle on espère conserver un leadership » analyse Annie Genevard. Pour elle, la loi bioéthique, et notamment le sujet de l’ouverture de la PMA pour toutes les femmes, est une opportunité politique pour le gouvernement.
« Les Français n'y ont vu que la question de l'égalité des droits entre les couples. Et comme ils ont la passion de l'égalité, ils sont pour cette loi, mais en réalité ce n'est pas le sujet » déclare la députée du Doubs. Le projet de loi, qui a quitté l’Assemblée, devrait être encore modifié par les sénateurs, notamment sur la question de la filiation.
Pour la vice-présidente de l’Assemblée, la lutte pour l’égalité des droits efface le questionnement sur le bien-être de l’enfant qui est abordé dans ce texte. « C'est une révolution, où le géniteur n'est qu'une gamète, il n'est plus un père. D'ailleurs la ministre l'a dit à plusieurs reprises. Exit, on n'en parle plus. Moi je pense que ça a des conséquences sur l'enfant » déplore-t-elle.
Autre aspect qui inquiète la député LR, « l’éviction de la mère qui accouche ». « Dans ce texte de loi, dans un couple de femmes, les deux devront aller reconnaître l'enfant chez le notaire. Alors que jusqu'à présent, et depuis le droit romain, mater semper certa est : la mère est toujours certaine. Or, ici, celle qui accouche ne sera pas plus mère que l'autre membre du couple.»