Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
PMA pour toutes : « un débat qui reste électrique »
Par Public Sénat
Publié le
Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), a rendu son avis ce mardi, sur la loi de bioéthique. Comme en 2017, il s’est à nouveau prononcé en faveur de la PMA (procréation médicalement assistée), pour les femmes célibataires et pour les couples lesbiens. Actuellement en France, seuls les couples hétérosexuels infertiles y ont droit.
« Je suis contre » déclare Sophie Joissains, sénatrice (UC) des Bouches-du-Rhône, qui est opposée à la PMA : « Tous les enfants doivent avoir les mêmes droits et c’est dénier d’entrée de jeu, à une catégorie d’enfants, le droit d’avoir la connaissance de son géniteur. »
La vice-présidente de la Commission des lois estime « qu’il est anormal que le désir des adultes se substitue à l’intérêt de l’enfant et au droit de l’enfant. »
De son côté, Alain Milon, sénateur (LR) du Vaucluse assure « qu’à partir du moment où il y a une volonté forte d’avoir un enfant ou de vouloir un enfant, il y a une volonté forte de respecter ce droit de l’enfant ».
« L’Élysée est très embêté par rapport à ce débat »
Alors que le candidat Macron avait fait de la PMA pour toutes, une promesse de campagne, le gouvernement a prévu de présenter le projet de loi avant la fin de l’année. Mais les choses semblent loin d’être simples pour l’exécutif, face à de possibles tensions et/ou manifestations.
« L’Élysée est très embêté par rapport à ce débat » explique Pascale Tournier, journaliste à la Vie. « On l’a bien vu depuis le début, Emmanuel Macron n’est pas du tout à l’aise. On n’a jamais véritablement su son avis personnel (…) Il est face à un dilemme. C’est une promesse de campagne mais il voit bien que c’est un débat qui reste électrique. »
Derrière cette ouverture de la PMA, c’est le risque que cela débouche sur la GPA (Gestation pour autrui) qui inquiètent de nombreux anti-PMA.
C’est le cas de Sophie Joissains : « Évidemment cela va déraper. Cela ne peut que déraper. Et c’est pour ça (…) qu’il faut mettre un coup d’arrêt. » Et d’ajouter : « Cela contredit totalement l’idée que je me fais de la maternité (…) [et] c’est livrer à une concupiscence financière, des tas de jeunes femmes dans les pays en voie de développement. Pour moi, c’est hors de question, c’est vraiment la ligne rouge. »
Une ligne rouge que le gouvernement ne souhaite pas franchir puisqu’il s’est prononcé contre la GPA.
Vous pouvez voir et revoir le débat sur la PMA, en intégralité :