Polémique après des propos de Belloubet sur “l’insulte à la religion”

Polémique après des propos de Belloubet sur “l’insulte à la religion”

La ministre de la Justice Nicole Belloubet a été accusée mercredi de vouloir légitimer le délit de blasphème en déclarant que l...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

La ministre de la Justice Nicole Belloubet a été accusée mercredi de vouloir légitimer le délit de blasphème en déclarant que l'insulte contre une religion constituait "une atteinte à la liberté de conscience".

La garde des Sceaux s'exprimait sur Europe 1 sur l'affaire Mila, du nom de cette adolescente de l'Isère qui a dû être déscolarisée après avoir été menacée de mort sur les réseaux sociaux en raison de propos hostiles à l'islam.

"Dans une démocratie, la menace de mort est inacceptable (...). L'insulte à la religion c'est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c'est grave, mais ça n'a pas à voir avec la menace (de mort, ndlr)", a déclaré la ministre.

Des responsables politiques de droite comme de gauche ont aussitôt critiqué la ministre.

"Qu'est-ce qui a pu se passer dans notre pays pour qu'une ministre de la République puisse dire que +l'insulte à l'encontre d'une religion est une atteinte grave à la liberté de conscience+!? On s’apprête à rétablir un très peu laïque +droit au blasphème+??", s'est indigné le député européen PS Emmanuel Maurel.

Laurence Rossignol, ex-ministre socialiste et sénatrice de l'Oise, a elle décerné un "0/20 en droit constit" à Mme Belloubet, ancienne membre du Conseil constitutionnel. "En France, il est interdit d'insulter les adeptes d'une religion mais on peut insulter une religion, ses figures, ses symboles", a-t-elle tweeté.

Pointant du doigt la garde des Sceaux, la présidente du RN Marine Le Pen s'est, elle, interrogée: "Peut-on compter sur le gouvernement d'Emmanuel Macron pour défendre nos valeurs et nos libertés ? Clairement, la réponse est NON ! Et c'est cela qui est grave".

"Nicole Belloubet invente le délit de blasphème (...) Scandaleux ! Ce gouvernement a lâché la liberté française de l'esprit +Charlie+ pour la soumission à la terreur islamiste !", a déclaré le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan.

Face à la polémique, la ministre a tenu à préciser ses propos en reconnaissant auprès de l'AFP une expression "maladroite" et en assurant ne pas remettre en cause "le droit de critiquer la religion".

"Les insultes et les discriminations à raison de l'appartenance religieuse sont des infractions. C'est ça que j'ai voulu dire", a déclaré Mme Belloubet, dénonçant une polémique "ridicule". "Je n'ai absolument pas justifié le délit de blasphème", a-t-elle affirmé.

Deux enquêtes judiciaires ont été ouvertes en lien avec l'affaire Mila: l'une vise les menaces de mort, l'autre a pour objet de déterminer si les propos de l'adolescente relèvent de la "provocation à la haine raciale".

Dans la même thématique

Ticket-restaurant
8min

Politique

Budget : ces mesures d’aides qui passent à la trappe avec le vote de la censure

Le vote de la motion de censure n’a pas seulement fait tomber le gouvernement Barnier. Il empêche l’adoption de nombreux dispositifs, notamment toutes les mesures d’aides. Les agriculteurs et la Nouvelle Calédonie en font les frais, comme l’indexation de l’impôt sur le revenu. Il faudra attendre un nouveau budget, en début d’année, pour y remédier.

Le

Beaucaire: Jordan Bardella inaugurates Julien Sanchez s office
6min

Politique

« Il resserre les boulons » : le Parlement européen refuse de payer comme assistant parlementaire le directeur de cabinet de Jordan Bardella

Dans le contexte du procès des assistants parlementaires du FN, Jordan Bardella se voit refuser la reconduction de François Paradol, son directeur de cabinet, comme assistant parlementaire local. « Le Parlement européen est devenu plus regardant sur les activités du RN », indique Olivier Costa, spécialiste de l’Union européenne.

Le

Polémique après des propos de Belloubet sur “l’insulte à la religion”
3min

Politique

« Nous n’aspirons pas à figurer dans un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche », assure Mathieu Darnaud

Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.

Le

Polémique après des propos de Belloubet sur “l’insulte à la religion”
3min

Politique

Revalorisation du barème de l’impôt : « On peut imaginer plusieurs scenarii », selon Claude Raynal

Après avoir été présenté en conseil des ministres ce mercredi 11 décembre, le projet de loi spéciale sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 16 décembre et au Sénat en milieu de semaine prochaine. Cet après-midi, les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget ont été entendus à ce sujet par les sénateurs. « La Constitution prévoit des formules pour enjamber la fin d’année », s’est réjoui le président de la commission des Finances du Palais du Luxembourg à la sortie de l’audition.

Le