Au lendemain de l’annonce de la contamination du président de la République Emmanuel Macron à la covid-19 et de l’isolement préventif du Premier ministre et du Président de l’Assemblée nationale, c’est un dîner politique qui fait beaucoup parler de lui. La veille, mercredi 16 décembre, le couple exécutif, en compagnie de conseillers et de membres de la majorité – dont le Président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand – ou des chefs de partis comme François Bayrou, a pris part à une soirée de travail à l’Elysée, au cours de laquelle un dîner a été organisé. Si les conditions de distanciation ont été respectées, selon plusieurs participants, le rendez-vous interroge, à l’heure où la jauge des dîners est recommandée à six personnes et où les conférences à distance sont vivement encouragées.
Invitée de Parlement hebdo ce 18 décembre, la députée Marie-Christine Verdier-Jouclas, l’une des porte-parole du groupe La République en marche, a fait part de son incompréhension face à cette polémique. « Je ne comprends pas qu’on puisse faire une polémique autour de ça. On parle de qui ? On parle du président de la République, du chef de l’Etat, de celui qui a la responsabilité de prendre des décisions complexes et difficiles. »
« Comment peut-on se permettre de juger les actes du président de la République ? »
Soulignant que le chef de l’Etat avait déjà « fait des centaines » de visioconférences depuis le début de la pandémie, elle a estimé que les réunions physiques étaient parfois justifiées. « A un moment donné, vous avez besoin aussi d’être en contact direct avec les gens, peut-être pour parler de sujets importants », a-t-elle justifié, ajoutant que la salle des fêtes du palais de l’Elysée pouvait accueillir 600 personnes. « S’il estime qu’il avait ce dîner et cette réunion à faire, je dis qu’il a eu raison de le faire. Comment peut-on se permettre de juger – excusez-moi – les actes du président de la République ? Je trouve qu’on est dans un monde de fous », s’est-elle exclamée.
De manière plus large, Marie-Christine Verdier-Jouclas juge la polémique éloignée des préoccupations des Français. « Ils ont d’autres soucis que de savoir si le président de la République, c’était bien ou pas bien ce qu’il a fait. Je trouve qu’on marche sur la tête. »