La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, la maire de Paris, Anne Hidalgo et l’ancien ministre de la Ville Jean-Louis Borloo sont venus soutenir les élus de quartiers difficiles. Ces états généraux se tiennent alors que la politique de la ville fête ses 40 ans. La ville de Grigny, où se tiennent les états généraux de la politique de la ville, est emblématique de la situation de certains quartiers. À Grigny, le taux de chômage atteint 23 % contre 9,3 % au niveau national et le taux de pauvreté est de 44,8 % contre 14 % dans le reste de la France. Dans une tribune au JDD publiée en août, ces maires avaient appelé à « un état d’urgence de la politique de la ville. » La suppression de 46,5 millions d’euros alloués à la politique de la ville, le gel des contrats aidés et la baisse des APL sont au centre de leurs récriminations. Ces points, rappelés par Stéphane Troussel dans Territoires d’Infos ce matin, menacent d’après lui de générer des tensions similaires aux émeutes de 2005.
Le doublement des emplois aidés, la sanctuarisation du budget alloué à la politique de la ville et la nomination d'un ministre de plein exercice figurent parmi les principales propositions de l'Appel de Grigny, publié à l'issue de cette journée.
Le Premier ministre a annoncé 200 000 contrats aidés - contre 320 000 en 2017 – qui seraient financés en 2018 dans le secteur des services et associations. Le tissu associatif, particulièrement important dans les quartiers difficiles, pourrait souffrir de la suppression de contrats aidés. Au micro de Public Sénat, le maire de Nanterre, Patrick Jarry se dit « excédé de la situation dans laquelle les associations de ma ville se trouvent. » (Voir la vidéo ci-dessus). Il reproche au gouvernement la suppression de « dizaines d’emplois aidés » sans prendre en compte leur « utilité dans ces quartiers. » Le maire de Nanterre prévient, « dans ces quartiers onne comprend pas pourquoi on est abandonné comme ça par les politiques publiques et par la République et tout cela finira mal si on ne met pas les moyens nécessaires aujourd’hui. »
Valérie Pécresse dénonce les « fractures territoriales et sociales »
Valérie Pécresse dénonce les « fractures territoriales et sociales"
Rodolphe Thomas dénonce « des coupes sombres dans la politique de la ville »
La suppression de 46,5 millions des crédits alloués à la politique de la ville est très mal reçue par les maires. Rodolphe Thomas, le maire d’Hérouville-Saint-Clair qualifie ces mesures de « coupes sombres dans la politique de la ville. » Il plaide pour une sanctuarisation de la politique de la ville » inscrite au budget 2018. Rodolphe Thomas regrette que ni le ministre de la Cohésion des Territoires, Jacques Mézard, ni son secrétaire d’État, Julien Denormandie n’aient répondu à l’invitation aux états généraux de la politique de la ville.
Rodolphe Thomas dénonce « des coupes sombres » dans la politique de la ville
« La politique du logement à travars les APL nous inquiète » déclare Olivier Klein
« La politique du logement à travers les APL nous inquiète » déclare le maire de Clichy Sous-Bois. Le budget 2018 prévoit effectivement une baisse générale des aides personnalisées au logement (APL) de 1,7 milliard d’euros. Les bailleurs sociaux devront compenser cette baisse par réduction des loyers, ce qui représentera une diminution de 7 % en moyenne de leurs recettes.
« La politique du logement à travers les APL nous inquiète » déclare Olivier Klein