Politique de la ville :« Tout cela finira mal si on ne met pas les moyens nécessaires » prévient le maire de Nanterre
Élus et acteurs de la société civile se sont réunis ce lundi à Grigny pour les états généraux de la politique de la ville. Alarmés par les baisses de dotations annoncées par le gouvernement, le gel des contrats aidés et la baisse des APL, élus et acteurs de terrains interpellent l’exécutif. À l’issue de cette journée, les élus présentent « l’appel de Grigny », une série de propositions concrètes.

Politique de la ville :« Tout cela finira mal si on ne met pas les moyens nécessaires » prévient le maire de Nanterre

Élus et acteurs de la société civile se sont réunis ce lundi à Grigny pour les états généraux de la politique de la ville. Alarmés par les baisses de dotations annoncées par le gouvernement, le gel des contrats aidés et la baisse des APL, élus et acteurs de terrains interpellent l’exécutif. À l’issue de cette journée, les élus présentent « l’appel de Grigny », une série de propositions concrètes.
Public Sénat

Par Helena Berkaoui

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, la maire de Paris, Anne Hidalgo et l’ancien ministre de la Ville Jean-Louis Borloo sont venus soutenir les élus de quartiers difficiles. Ces états généraux se tiennent alors que la politique de la ville fête ses 40 ans. La ville de Grigny, où se tiennent les états généraux de la politique de la ville, est emblématique de la situation de certains quartiers. À Grigny, le taux de chômage atteint 23 % contre 9,3 % au niveau national et le taux de pauvreté est de 44,8 % contre 14 % dans le reste de la France. Dans une tribune au JDD publiée en août, ces maires avaient appelé à « un état d’urgence de la politique de la ville. » La suppression de 46,5 millions d’euros alloués à la politique de la ville, le gel des contrats aidés et la baisse des APL sont au centre de leurs récriminations. Ces points, rappelés par Stéphane Troussel dans Territoires d’Infos ce matin, menacent d’après lui de générer des tensions similaires aux émeutes de 2005.

Le doublement des emplois aidés, la sanctuarisation du budget alloué à la politique de la ville et la nomination d'un ministre de plein exercice figurent parmi les principales propositions de l'Appel de Grigny, publié à l'issue de cette journée. 

Le Premier ministre a annoncé 200 000 contrats aidés - contre 320 000  en 2017 – qui seraient financés en 2018 dans le secteur des services et associations. Le tissu associatif, particulièrement important dans les quartiers difficiles, pourrait souffrir de la suppression de contrats aidés. Au micro de Public Sénat, le maire de Nanterre, Patrick Jarry se dit « excédé de la situation dans laquelle les associations de ma ville se trouvent. » (Voir la vidéo ci-dessus). Il reproche au gouvernement la suppression de « dizaines d’emplois aidés » sans prendre en compte leur « utilité dans ces quartiers. » Le maire de Nanterre prévient, « dans ces quartiers onne comprend pas pourquoi on est abandonné comme ça par les politiques publiques et par la République et tout cela finira mal si on ne met pas les moyens nécessaires aujourd’hui. »

Valérie Pécresse dénonce les « fractures territoriales et sociales »

Valérie Pécresse dénonce les « fractures territoriales et sociales"
02:18

Rodolphe Thomas dénonce « des coupes sombres dans la politique de la ville »

La suppression de 46,5 millions des crédits alloués à la politique de la ville est très mal reçue par les maires. Rodolphe Thomas, le maire d’Hérouville-Saint-Clair qualifie ces mesures de « coupes sombres dans la politique de la ville. » Il plaide pour une sanctuarisation de la politique de la ville » inscrite au budget 2018. Rodolphe Thomas regrette que ni le ministre de la Cohésion des Territoires, Jacques Mézard, ni son secrétaire d’État, Julien Denormandie n’aient répondu à l’invitation aux états généraux de la politique de la ville.

Rodolphe Thomas dénonce « des coupes sombres » dans la politique de la ville
02:48

« La politique du logement à travars les APL nous inquiète » déclare Olivier Klein 

« La politique du logement à travers les APL nous inquiète » déclare le maire de Clichy Sous-Bois. Le budget 2018 prévoit effectivement une baisse générale des aides personnalisées au logement (APL) de 1,7 milliard d’euros. Les bailleurs sociaux devront compenser cette baisse par réduction des loyers, ce qui représentera une diminution de 7 % en moyenne de leurs recettes.

« La politique du logement à travers les APL nous inquiète » déclare Olivier Klein
03:18

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01221444_000001
4min

Politique

Otages français en Iran : Cécile Kohler et Jacques Paris sont sortis de prison, mais « ils ne sont pas libres », précise l'avocate des familles

Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus depuis mai 2022 en Iran suite à des accusations d’espionnage, « sont sortis de la prison d'Evin et sont en route pour l'ambassade de France à Téhéran », a annoncé Emmanuel Macron sur X. Les avocats des familles précisent qu'ils ne sont pas libres et toujours empêchés de regagner la France

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
10min

Politique

« Vexations », échanges « pas fluides », négos avec le PS : pourquoi la relation entre le Sénat et le gouvernement Lecornu s’est détériorée

Depuis « un mauvais départ », le courant passe mal entre la majorité LR-centriste du Sénat et le gouvernement. Discussions avec le PS au détriment des LR, députés invités à Matignon sans les sénateurs, qui aimeraient « être dans la boucle »… Les causes de fâcheries se multiplient. Pour tenter de retisser des liens dégradés, Sébastien Lecornu invite les présidents de groupe du Sénat à Matignon ce mercredi, avant de se rendre en conférence des présidents.

Le

Politique de la ville :« Tout cela finira mal si on ne met pas les moyens nécessaires » prévient le maire de Nanterre
5min

Politique

« C’est à la fin de la partie qu’on comptera les choses » : sur le budget, les socialistes veulent encore laisser du temps au gouvernement

Les députés mettent en pause l’examen du projet de loi de finances pour étudier le budget de la Sécurité sociale. S’ils ne sont pas allés au bout de la partie recettes, ils ont néanmoins pu adopter un certain nombre de mesures absentes du projet initial. Certaines sont vues par le gouvernement comme des gains concédés aux socialistes, bien que ces derniers se montrent toujours insatisfaits. Pas suffisamment, pourtant, pour interrompre les négociations et l’examen budgétaire.

Le