Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
Politique migratoire : Macron tient « un double langage » selon Bruno Retailleau
Par Héléna Berkaoui
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Invité de Territoires d’Infos ce mardi, Bruno Retailleau (LR) dénonce le « double langage » du chef de l’État concernant sa politique migratoire. Le « durcissement » conduit par le ministre de l’Intérieur inquiète pourtant nombre d’associations (Lire notre article). La semaine dernière, le Monde s’est procuré une circulaire ministérielle mettant fin au droit d’hébergement inconditionnel. Dans le même temps, Gérard Collomb a reconnu avoir demandé aux préfets plus de résultats en matière d’immigration irrégulière. Le Défenseur des droits, entre autres, s’alarme de ce changement de paradigme et dénonce « une défaillance nette par rapport aux respects des droits fondamentaux. » Bruno Retailleau ne condamne pas ce « durcissement » mais dénonce une baisse « de crédits pour accompagner les illégaux en dehors de nos frontières » dans le budget pour 2018.
« Les déboutés du droit d’asile n’ont qu’une vocation, c’est d’être reconduit à la frontière » tance Bruno Retailleau
Pour Bruno Retailleau, « la politique migratoire et notamment celle de l’asile est un droit et la France s’honore à protéger ce droit. » Pour autant, il considère que le « droit d’asile est totalement dévoyé », « c’est devenu une fabrique à produire des immigrants illégaux » s’agace-t-il. Intransigeant, il juge que « les déboutés du droit d’asile n’ont qu’une vocation, c’est d’être reconduit à la frontière. » Balayant les critiques émises par les associations, il les accuse d’être souvent « mues par une idéologie. Ces associations considèrent que la France devrait accueillir toute la misère du monde » estime-t-il.
« L’an dernier, seulement 18 % de ceux qui ont été déboutés du droit d’asile ont été reconduits aux frontières » s’indigne Bruno Retailleau. Le sénateur LR estime que « c’est beaucoup trop peu. » Selon lui, pour « lutter contre l’immigration illégale », il faudrait « refonder Schengen » et faire pression sur les pays d’origine. « Ou ils coopèrent, ou alors, nous, on cesse de les aider financièrement » tance le sénateur. Pour ce qui concerne l’hébergement inconditionnel, il estime aussi qu’il faudrait revenir dessus.