« C’est un sujet très compliqué », concède la ministre de la Transition écologique. Invitée sur le plateau de l’émission Bonjour chez vous, ce vendredi, Barbara Pompili a assuré que le gouvernement continuait de travailler sur la question de la pollution des sols. Le sujet est complexe, en ce qu’il existe un vide juridique sur la question, puisque le sol est considéré comme une propriété privée, comme le relève le rapport de la commission d’enquête sénatoriale, rendu le 15 septembre. « Il faut que l’on se dote d’un outil législatif qui permette de mettre chacun devant ses responsabilités », plaidait la rapporteure de la commission, Gisèle Jourda, au micro de Public Sénat, dans le documentaire de Samia Dechir Sous nos pieds, la pollution. « Pour l’instant on ne l’a pas ».
Interrogée sur sa volonté de légiférer sur la question, Barbara Pompili a botté en touche. « C’est un sujet très compliqué, je ne veux pas faire d’annonces », a-t-elle assuré, rappelant par ailleurs qu’il existait « une obligation légale de dépollution quand une entreprise quitte un sol ». Une obligation peu respectée, ayant pour effet de transférer la mission de dépollution à l’État ou aux collectivités. « Il faut donc déjà que les lois soient mieux respectées », assure la ministre de la Transition écologique. « Il faut également qu’on ait un travail plus fin d’analyse des sols », revendique la ministre, citant le travail de cartographie des écoles construites sur des sites pollué, interrompu par Ségolène Royal en 2016 pour des motifs financiers.
Un travail mené avec les collectivités sur la dépollution des sols
Sur cette question, Barbara Pompili assure que l’État travaille avec les collectivités. « Une grosse partie de la cartographie a été faite, il en manque une partie, elle doit être faite en lien avec les collectivités. Certaines ont les moyens de le faire, d’autres ne l’ont pas, nous sommes en train de réfléchir à ce qu’on peut faire pour aider ces petites collectivités qui n’ont pas les moyens de le faire », assure la ministre, qui n’indique pas pour autant que l’État relance le processus. « Nous avons mis 290 millions sur la table sur 10 ans pour la dépollution des sols, on est aussi en train de mettre 300 millions sur le fonds friche pour remettre en état des friches pour leur permettre d’accueillir des activités », revendique Barbara Pompili.