La ministre des Transports Elisabeth Borne, la ministre de la Santé Agnès Buzyn et le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot se rendent, vendredi 29 septembre, dans cette vallée victime de la pollution. Excédés, les habitants de la vallée de l’Arve (Haute-Savoie) attendent beaucoup de cette visite. Parmi les élus présents, le sénateur centriste Loïc Hervé participera à cette journée de concertation.
Échaudés par la visite de Ségolène Royal en février dernier, les élus et les riverains escomptent des mesures concrètes pour améliorer la qualité de l’air. L’ancienne ministre de l’Écologie s’était rendue dans la vallée de l’Arve suite à un pic de pollution de cinq mois. Sa visite avait été perçue comme un coup de communication.
8 % de la mortalité annuelle attribuable aux particules fines
L’exaspération tient surtout aux conséquences sanitaires de la pollution de l’air. Les résultats de l’étude sur l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique dans la vallée de l'Arve sont présentés ce vendredi 29 septembre. L'étude révèle que sur l’année 2012-2013, 8% de la mortalité annuelle dans la vallée est attribuable à l’exposition chronique aux particules fines. Diminuer les concentrations annuelles de particules fines (PM2,5) de 30 % dans toutes les communes de la vallée permettrait d'éviter au moins 45 décès par an, selon l'étude dévoilée par Santé publique France.
« Maladies pulmonaires : bronchite chronique, asthme, cancer du poumon » font partie des risques sanitaires dénoncés par l’association locale Inspire. « Chaque année, 60 à 80 décès prématurés sont à déplorer dans la vallée de l'Arve (155.000 habitants), en lien avec la pollution de l'air » s’alarme-t-elle. Une des revendications appelle à « la nomination d’un préfet à la qualité de l’air. » En réponse à cette situtation, les ministres vont donc décliner un plan de protection de l'atmosphère (PPA) devant les élus et associations.
Chauffage au bois, industrie, trafic routier : les causes de la pollution de l'air
La priorité « est l'amélioration du fret ferroviaire » déclare à l’AFP, Éric Fournier, vice-président chargé de l'Environnement à la région Auvergne-Rhône-Alpes et maire (UDI) de Chamonix. La pause annoncée sur le projet de liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin interroge. Le renforcement du fret ferroviaire est une des principales demandes des élus. Toujours sur les transports, une aide financière de plus de 8 millions d’euros est demandée pour la modernisation de la ligne TER entre Vallorcine et Saint-Gervais. 14 millions d’euros ont déjà été engagés par la région.
Le chauffage au bois, l’industrie locale et le passage de camions polluants sont les principaux facteurs de la dégradation de la qualité de l’air. Riverains et élus demandent que des mesures fermes soient prises. Sur l’industrie, très présente dans la région, les habitants souhaitent la mise en place de normes plus rigoureuses. La fermeture de l’usine d’incinération de Passy figure parmi les demandes. Pour les camions polluants, élus et riverains veulent un contrôle systématique des camions qui empruntent le tunnel du Mont-Blanc et un déplacement d’un million de camions de la route vers le rail.