La ministre des Outre-mer Annick Girardin a défendu mardi l'augmentation dans le projet de réforme constitutionnelle, du nombre de mandats successifs possibles pour le président de la Polynésie.
Elle était interpellée par le député GDR de Polynésie Moetaï Brotherson, qui s'est étonné que le projet de réforme de la Constitution propose "paradoxalement une augmentation, et non une diminution du nombre de mandats successifs" du président de la Polynésie française, qui "passerait de deux à trois".
Le texte propose en effet de "modifier l'article 74 de la loi organique portant statut d'autonomie de la Polynésie" pour introduire cette modification, alors qu'à "aucun moment ne s'est exprimé le besoin ou même l'envie d'augmenter le nombre de mandats successifs du président de l'exécutif local de Polynésie", a-t-il dit.
Et l'Assemblée de Polynésie s'est prononcée "à l'unanimité le 7 juin contre ce projet de réforme", a insisté le député.
"Les engagements du président de la République pour une démocratie représentative, efficace et responsable, parce qu'ils concernent tous les Français, seront aussi appliqués en Polynésie française", a répondu Mme Girardin.
"Oui, concernant le mandat du président du Pays, là aussi ce sera du droit commun. Je me bats toujours pour qu'on reconnaisse les spécificités des territoires d'outre-mer, qu'on considère qu'il y a nécessité à assumer la différenciation, mais il y a des sujets où ce n'est pas possible de faire la différenciation, ce sont des sujets d’intérêt national".
Jeudi dernier, elle avait déjà, avec les mêmes arguments, opposé une fin de non recevoir à la demande de la sénatrice de Polynésie Lana Tetuani (UDI) d'une prise en compte des spécificités de la Polynésie et de la Nouvelle-Calédonie dans la réforme du nombre de parlementaires.