Si dans l’inconscient collectif, le clown est un joyeux personnage au nez rouge, comme le rappelle la journaliste Laëtitia Krupa, c’est également parfois, comme elle l’analyse « un clown blanc, un moralisateur » celui qui nous juge parfois et qui peut faire peur à certains, à l’image du « Joker » ennemi de Batman au faciès terrifiant.
Mais alors qui pourrait être le ou les « clowns » de la vie politique française ? Bien qu’il ne soit pas encore officiellement candidat, Éric Zemmour pourrait être cette personnalité hors système pour Laëtitia Krupa. « Une poupée qui fait peur » déclare-t-elle, à l’image de Chucky, personnage principal d’une série de films qui ont terrifié les adolescents et les plus grands dans les années 90.
« Ce concept n’est pas nouveau, même si cette étiquette est peu assumée en France »
Éric Zemmour donc mais aussi Marine Le Pen, Florian Philippot ou Jean-Luc Mélenchon, « le populisme en France n’est pas un concept nouveau », comme le souligne Damien Fleurot.
Si en Ukraine, au Brésil ou en Italie, les leaders populistes sont aux commandes, en France « cette étiquette est peu assumée par les responsables politiques » qui souvent hésitent à se revendiquer « candidat populiste », comprenez « candidat du peuple en opposition à une classe dirigeante, élitiste et souvent parisienne qui s’accaparerait le pouvoir » comme l’explique le journaliste.
Alors après Donald Trump, affublé du surnom de « clown » par la presse dès 2014 ou Boris Johnson surnommé « BoJo le clown » par la très sérieuse BBC, un candidat hors système pourra-t-il perturber le spectre politique et même s’installer à l’Elysée ? Affaire à suivre alors que la campagne pour la prochaine présidentielle en France ne fait que commencer.
« La tentation du clown » de Laëtitia Krupa - Editions Buchet-Chastel
« 2022, la flambée populiste » de Damien Fleurot et Mathieu Souquière - Editions Plon