Politique
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences publiques, Sylvain Waserman, président d’Ademe a défendu le budget et l’existence de son agence, faisant écho aux critiques faites par plusieurs politiques de droite.
Le
Par Prescillia Michel
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Le 17 janvier dernier, Édouard Philippe annonce l’abandon du projet de construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Cette décision aurait dû être une victoire pour le ministre de l’écologie qui s’est toujours battu contre ce projet. Pourtant, il ne la revendique pas pour autant, se disant même dans les médias, « effacé » sur le dossier.
Pour Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement, « il n’est pas là pour défendre sa vision mais pour défendre l’environnement » sur ce projet, c’est son rôle de ministre.
Pour elle, son absence au moment des débats puis sa réaction lors de l’abandon du projet révèlent les difficultés de Nicolas Hulot à être membre du gouvernement.
Un point de vue partagé par le communicant Arnauld Champremier-Trigano. Dans ce dossier, « Nicolas Hulot fait la démonstration qu’il n’est pas fait pour ce poste. Il n’en a ni les codes, ni les envies, ni les réflexes ».
Une communication qui tranche avec celle du Premier ministre, que le communicant salue : « lui n’a pas fait de la novlangue politique mais a assumé les mots abandon et renoncement ».
D’autant plus que, selon l’hypothèse de Corinne Lepage : « ce ne sont pas les raisons environnementales qui ont été mises en avant dans la décision de l’abandon du projet. Ce sont plutôt les raisons économiques ».
Le rôle de ministre de la Transition écologique n’a donc été ni visible sur ce dossier, ni décisif pour la cause environnementale.
Si Nicolas Hulot ne sait pas revendiquer ses victoires, visiblement il ne sait pas revendiquer non plus ses défaites. Exemple avec le glyphosate. L’interdiction de ce pesticide sous 3 ans n’a pas été inscrite dans la loi Agriculture et Alimentation votée le 29 mai dernier. Pourtant, selon Nicolas Hulot, « l’objectif n’est pas remis en cause ».
Pour Corinne Lepage, le ministre se voile la face quand il affirme « l’objectif n’a pas changé, ce sera toujours interdit dans trois ans ». Car pour elle, si cela avait été l’objectif de la majorité, « il serait inscrit dans la loi ».
De plus, l’ancienne ministre explique : « Si vous ne mettez pas un point dans la loi, vous pouvez être sûrs que ce n’est pas appliqué du tout ».
Arnauld Champremier-Trigano ajoute : Nicolas Hulot « perd le point et pourtant il s’en réjouit ».
Sur ce dossier, il avait deux solutions qui s’offraient à lui, comme le souligne le fondateur de l’agence Faubourg :
L’excès de confiance affiché par le ministre sur un engagement moral « n’est donc pas le fait d’un homme politique » assure le communicant.
Sur ces deux dossiers, Nicolas Hulot ne recueille donc pas le soutien de l’opinion publique, comme le souligne Gaël Sliman de l’institut Odoxa.
Si les Français doutent, le ministre se pose également des questions sur son avenir au gouvernement. L’heure du bilan viendra « cet été », échéance fixée par Nicolas Hulot à maintes reprises dans les médias.
Retrouvez l’intégralité de l’émission Déshabillons-Les, Hulot : le dur métier de ministre, samedi 23 juin à 15h sur Public Sénat.
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