Emmanuel Macron a fait "bras d'honneur aux gilets jaunes" jeudi lors de sa conférence de presse de réponse au mouvement de contestation et au grand débat, ont estimé, chacun de leur côté, Sébastien Chenu du Rassemblement national et Ian Brossat du PCF.
"Je crois que c'est un sacré bras d'honneur que le président de la République a fait aux gilets jaunes en évacuant d'emblée les plus grandes revendications et les attentes les plus profondes, en indiquant qu'il allait continuer la même politique et allait accélérer", a estimé le porte parole du Rassemblement national sur BFMTV.
"Il est passé à côté de l'espoir qu'il a suscité dans le pays", a-t-il estimé, évoquant la réindexation des retraites qui n'est qu'"un retour à la case départ" et non "quelque chose en plus pour" les retraités.
De son côté, Ian Brossat, tête de liste PCF pour les élections européennes, a qualifié de discours d'Emmanuel Macron de "décevant" auprès du média Regards.
"Je dirais qu'il a fait un bras d'honneur (aux gilets jaunes) et qu'il ne répond en aucun cas à cette revendication de justice sociale", a-t-il ajouté.
"Le courage, ça ne consiste pas à demander aux gens modestes de faire des efforts supplémentaires", a-t-il critiqué. "Le courage, c'est précisément de s'attaquer aux privilèges des puissants" qui "bénéficient d'une espèce de totem d'immunité".
Au sujet des annonces, M. Chenu aurait souhaité "trois immenses réformes majeures: redonner confiance par un grand plan de lutte contre la fraude sociale et fiscale, un plan d'égalité territoriale, et la représentativité" des Français.
Interrogé sur Sud Radio sur la suite du mouvement des "gilets jaunes", Ian Brossat a dit ne pas voir "pourquoi ça s'arrêterait".