Benoît Hamon critique en bloc dans Libération lundi la politique menée par Emmanuel Macron, jugeant qu'il a "légitimé et mis en oeuvre la sécession des riches", et qu'il est sur le plan diplomatique "impuissant et inoffensif".
Pour l'ancien candidat PS à la présidentielle, "une bonne partie des masques sont tombés" un an après la présidentielle, et il apparaît désormais que la politique du gouvernement est "100% dans la droite libérale et conservatrice".
"Macron a légitimé et mis en oeuvre la sécession des riches. L'intérêt général s'est évanoui. En un an, le président a mis une série de directs dans l'estomac de ces électeurs qui avaient voté pour lui pour faire barrage au Front national (...): avec l'intégration de l'Etat d'urgence dans le droit commun, le projet de loi asile et immigration et une politique de la force systématique face aux conflits sociaux", développe-t-il.
Pour contrer le chef de l'Etat, qui "donne l'impression d'être un enfant heureux de piétiner un château de sable: la SNCF mais aussi la Sécu, le code du travail", M. Hamon plaide pour un dépassement de la "division entre champ syndical et champ politique" à l'occasion de la manifestation du 26 mai.
Sur le plan diplomatique, M. Hamon juge M. Macron "impuissant et inoffensif, tout en en faisant des tonnes sur la communication". Le chef de l'Etat aurait selon lui dû choisir "la sobriété face à (Donald) Trump. Car ce n'est pas n'importe quel président: xénophobe, homophobe et idéologiquement dangereux".
"S'il insuffle son style, Macron n'a lancé aucune initiative, française ou européenne, capable de modifier le rapport de forces. Pourquoi n'avoir pas choisi de rebattre les cartes en reconnaissant la Palestine quand Trump a choisi de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël?", s'interroge-t-il.
L'ancien député juge aussi "terrible" le bilan de M. Macron sur l'Europe. "Il est obsédé par l'idée archaïque que l'Europe ne marchera qu'à partir du couple franco-allemand, mais Angela Merkel ne le suit sur rien", fustige-t-il.
Face à la "démesure libérale" de M. Macron, qui tôt ou tard conduira en France à un "régime nationaliste et donc à la fin de l'Europe", le fondateur de Générations voit son mouvement comme un "antidote".
Il entend prendre la "responsabilité du rassemblement" de la gauche, auquel Jean-Luc Mélenchon "ne croit plus" et que le PS, "empêtré dans le hollandisme", ne peut assumer.
Il ambitionne de dépasser le PS lors des élections européennes de 2019, espérant à cette occasion partager la "même bannière qu'EELV".