Pour l’eurodéputé Marc Botenga « les traités européens actuels sacralisent les libertés économiques »
Faut-il remettre à plat la Constitution européenne et donc réformer les traités ? C’est ce que souhaitent Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen. Le 9 mai à Strasbourg à l’issue de la conférence sur l’avenir de l’Union Européenne, le chef de l’Etat français, fraîchement réinvesti, s’est prononcé pour une modification en profondeur du fonctionnement des institutions jugé bloquant. Quand pensent les eurodéputés ? Cette semaine, « Ici l’Europe » ouvre le débat.

Pour l’eurodéputé Marc Botenga « les traités européens actuels sacralisent les libertés économiques »

Faut-il remettre à plat la Constitution européenne et donc réformer les traités ? C’est ce que souhaitent Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen. Le 9 mai à Strasbourg à l’issue de la conférence sur l’avenir de l’Union Européenne, le chef de l’Etat français, fraîchement réinvesti, s’est prononcé pour une modification en profondeur du fonctionnement des institutions jugé bloquant. Quand pensent les eurodéputés ? Cette semaine, « Ici l’Europe » ouvre le débat.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

« Il faudra réformer nos textes, c’est évidemment et je veux dire clairement que l’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités, c’est une proposition du Parlement européen que j’approuve ». Ces mots d’Emmanuel Macron à l’occasion de la conférence sur l’avenir de l’Europe ouvrent la voie à une réforme des traités européens et donc à la fin de la règle de l’unanimité qui peut parfois aux dires de certains paralyser l’Europe. C’est l’opinion du roumain Nicolae Stefanuta, eurodéputé Renew qui siège donc aux côtés des macronistes au Parlement européen.

« On l’a vu pendant la pandémie notamment, pendant la crise ukrainienne aussi, on a besoin d’une révision pour avoir une politique de commune de santé plus facile, une politique de défense plus réactive également » explique-t-il avant de développer : « C’est très difficile de déplacer du matériel militaire. Cela dure plus d’un mois de traverser toute l’Europe d’un endroit à l’autre pour des forces militaires. Dans une situation extrême de conflit, nous ne sommes pas préparés pour cela ».


Une idée que refuse Marc Botenga qui ne souhaite pas lever la nécessité d’unanimité sur les questions de défense contrairement à ce qu’en pensent les dirigeants Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen.


Treize Etats membres opposés à la révision des traités européens

Pour l’eurodéputé belge, ce n’est pas la voie à suivre et le besoin d’unanimité n’est pas un obstacle au bon fonctionnement de nos institutions communes. « Je ne crois pas que ce soit un seul pays qui bloque tout » affirme l’homme politique de gauche, « nous l’avons vu au moment de la crise grecque » où le Luxembourg a servi de porte-étendard à ses voisins pour imposer une politique d’austérité au peuple ou plus récemment sur la question ukrainienne : « On sait très bien que la Hongrie par exemple défend sa position pour empêcher l’embargo sur le pétrole et sur le gaz russe mais que d’autres pays hésitent également ». « Ce n’est jamais un seul pays qui bloque » conclut-il.
Alors pour l’eurodéputé Marc Botenga, si réformer en profondeur le fonctionnement des institutions européennes est une bonne chose pour être davantage « au service des gens, des travailleurs et du climat » selon lui ce n’est pas « la direction dans laquelle les dirigeants Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen souhaitent aller ».

Pour lui, « les traités actuels sacralisent les libertés économiques au profil des mesures sociales, tout le problème est là ».

Alors comment vont se passer les futures négociations pour une révision des traités européens ? Réponse lors du prochain sommet européen le 23 et 24 juin prochain.

Retrouvez l’intégralité de l’émission ici.

Partager cet article

Dans la même thématique

Buste de Marianne
2min

Politique

Sondage : 76% des Français s’intéressent aux prochaines municipales

Comme lors des précédentes élections municipales, le thème de la « sécurité et de la lutte contre la délinquance » se dégage largement comme prioritaire pour 50% des Français interrogés, en particulier chez les sympathisants de droite et d’extrême droite, dans un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. La santé et le niveau des impôts locaux suivent, avec 35% de citations chacun.

Le

107th anniversary of the 1918 Armistice
3min

Politique

Sondage : Sébastien Lecornu reste beaucoup moins impopulaire qu’Emmanuel Macron

L'impopularité du Premier ministre est bien moindre que celle du chef de l’Etat : Sébastien Lecornu bénéficie de 35% d’opinions favorables contre 21% pour Emmanuel Macron, selon le dernier baromètre Odoxa de décembre 2025. Cet écart s'est même creusé, puisque le locataire de Matignon a progressé de 5 points depuis octobre tandis que le président stagne.

Le

3min

Politique

Municipales : le front « anti-LFI » désormais plus fort que le front « anti-RN »

59% des Français sont disposés à se reporter sur un candidat qui ne bénéficie pas de leurs faveurs politiques afin d'empêcher LFI de l’emporter aux prochaines municipales. Ce chiffre dépasse de loin les 44% qui se disent prêts à faire de même contre le RN, selon un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. C’est au sein de la droite et du centre que le sentiment anti-LFI s’exprime avec le plus de force.

Le

Pour l’eurodéputé Marc Botenga « les traités européens actuels sacralisent les libertés économiques »
4min

Politique

Budget : « Nous avons tout à fait matière à trouver le compromis », estime la ministre de l’Action et des Comptes publics

Adopté sans surprise par les sénateurs, le projet de loi de finances éveille malgré tout des crispations au sein de la Chambre haute, le chiffre du déficit avoisinant désormais les 5,3% du PIB, loin de la volonté de la majorité sénatoriale de le contenir à 4,7%. La pression s’accroit et se déporte désormais sur la commission mixte paritaire qui se tiendra les 19 et 20 décembre.

Le