« Il faudra réformer nos textes, c’est évidemment et je veux dire clairement que l’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités, c’est une proposition du Parlement européen que j’approuve ». Ces mots d’Emmanuel Macron à l’occasion de la conférence sur l’avenir de l’Europe ouvrent la voie à une réforme des traités européens et donc à la fin de la règle de l’unanimité qui peut parfois aux dires de certains paralyser l’Europe. C’est l’opinion du roumain Nicolae Stefanuta, eurodéputé Renew qui siège donc aux côtés des macronistes au Parlement européen.
« On l’a vu pendant la pandémie notamment, pendant la crise ukrainienne aussi, on a besoin d’une révision pour avoir une politique de commune de santé plus facile, une politique de défense plus réactive également » explique-t-il avant de développer : « C’est très difficile de déplacer du matériel militaire. Cela dure plus d’un mois de traverser toute l’Europe d’un endroit à l’autre pour des forces militaires. Dans une situation extrême de conflit, nous ne sommes pas préparés pour cela ».
Une idée que refuse Marc Botenga qui ne souhaite pas lever la nécessité d’unanimité sur les questions de défense contrairement à ce qu’en pensent les dirigeants Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen.
Treize Etats membres opposés à la révision des traités européens
Pour l’eurodéputé belge, ce n’est pas la voie à suivre et le besoin d’unanimité n’est pas un obstacle au bon fonctionnement de nos institutions communes. « Je ne crois pas que ce soit un seul pays qui bloque tout » affirme l’homme politique de gauche, « nous l’avons vu au moment de la crise grecque » où le Luxembourg a servi de porte-étendard à ses voisins pour imposer une politique d’austérité au peuple ou plus récemment sur la question ukrainienne : « On sait très bien que la Hongrie par exemple défend sa position pour empêcher l’embargo sur le pétrole et sur le gaz russe mais que d’autres pays hésitent également ». « Ce n’est jamais un seul pays qui bloque » conclut-il.
Alors pour l’eurodéputé Marc Botenga, si réformer en profondeur le fonctionnement des institutions européennes est une bonne chose pour être davantage « au service des gens, des travailleurs et du climat » selon lui ce n’est pas « la direction dans laquelle les dirigeants Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen souhaitent aller ».
Pour lui, « les traités actuels sacralisent les libertés économiques au profil des mesures sociales, tout le problème est là ».
Alors comment vont se passer les futures négociations pour une révision des traités européens ? Réponse lors du prochain sommet européen le 23 et 24 juin prochain.
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