Pour Le Maire, le projet de référendum contre la privatisation d’ADP fait « le jeu des populismes »
Les parlementaires qui ont enclenché un "référendum d'initiative partagée" (RIP) pour tenter d'empêcher la privatisation du groupe Aéroports de Paris "font le jeu des populismes", leur a reproché jeudi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Pour Le Maire, le projet de référendum contre la privatisation d’ADP fait « le jeu des populismes »

Les parlementaires qui ont enclenché un "référendum d'initiative partagée" (RIP) pour tenter d'empêcher la privatisation du groupe Aéroports de Paris "font le jeu des populismes", leur a reproché jeudi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les parlementaires qui ont enclenché un "référendum d'initiative partagée" (RIP) pour tenter d'empêcher la privatisation du groupe Aéroports de Paris "font le jeu des populismes", leur a reproché jeudi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

"Tous ceux qui se réunissent dans un attelage de circonstance pour proposer un référendum d'initiative partagée, alors que le texte n'est même pas encore voté, font le jeu des populismes et affaiblissent la démocratie représentative", a accusé le ministre à l'ouverture des débats sur le vote définitif de la loi Pacte, qui comprend la mesure de privatisation.

Près de 250 parlementaires, de LFI à LR, et avec le soutien du RN, ont sorti pour la première fois la carte d'un RIP - une mesure jamais utilisée depuis son inscription dans la Constitution en 2008 -, afin de tenter d'empêcher le gouvernement de "vendre la poule aux oeufs d'or".

Le projet de loi pour "la croissance et la transformation des entreprises" prévoit que l'Etat procède à la vente au privé de tout ou partie des actifs qu'il détient dans ADP (ex-Aéroports de Paris), soit 50,63% des parts représentant quelque 9,5 milliards d'euros. Il était jusqu'alors tenu par la loi de conserver la majorité des parts du groupe aéroportuaire.

"Vous voulez passer en force" sur ADP et "vous êtes manifestement très inquiets par cette décision (d'un RIP, ndlr), ce qui prouve que nous avions raison de le faire", a réagi le député Insoumis Alexis Corbière. "Ce dont vous avez peur, c'est du peuple (..) Vous êtes dans cette affaire dans une dérive autoritaire", a-t-il enchaîné, alors que des "marcheurs" protestaient vivement.

Le capital du groupe Aéroport de Paris
La répartition des actionnaires du groupe ADP (Aéroport de Paris) au 31 décembre 2018
AFP

Et Bruno Le Maire de répliquer: "Ce n'est pas votre RIP qui nous fait peur, c'est vous", quand "vous vous mettez à hurler à la tribune".

"Oui, vous faites peur M. Corbière et avec vous M. Mélenchon quand vous nous expliquez que (...) le travail parlementaire ne compte pas", car "vous nous menacez et je ne pense pas que la menace contre les représentants du peuple français ait droit de cité ici", a poursuivi le ministre, alors que la tension dans l'hémicycle était palpable.

Le ministre de l'Economie avait au début de son discours vanté le travail parlementaire réalisé au cours de l'examen du projet de loi Pacte, citant les 8.500 amendements déposés dont 1.275, émanant de tous les bords politiques, qui ont été adoptés.

"Ce texte est la preuve que la démocratie représentative reste le meilleur modèle politique et qu'il serait dangereux de le fragiliser", avait-il lancé.

Dans la même thématique

Pour Le Maire, le projet de référendum contre la privatisation d’ADP fait « le jeu des populismes »
3min

Politique

« Les politiques parlent des migrants comme si c’étaient tous des sauvages » s’insurge Louis Chedid

C’est un nom, une voix, des textes et des mélodies qui nous accompagnent depuis 50 ans. S’il chante l’amour, l’absence, et la mélancolie, parfois aux côtés de ses enfants, il reste d’abord un homme engagé contre les discours de haine. Auteur d' « Anne, ma sœur, Anne », ce descendant d’immigrés chrétiens libanais, réfugiés en Egypte, refuse que les populations immigrées soient caricaturées et instrumentalisées. Cette semaine, Louis Chedid est l’invité de Rebecca Fitoussi dans Un monde, un regard.

Le

Pour Le Maire, le projet de référendum contre la privatisation d’ADP fait « le jeu des populismes »
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Pour Le Maire, le projet de référendum contre la privatisation d’ADP fait « le jeu des populismes »
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le