Les députés socialistes ont estimé mardi que la grève à la SNCF aurait pu être évitée sans "un certain nombre de provocations" du gouvernement sur le recours aux ordonnances ou le statut des cheminots, dénonçant "la méthode choisie".
"Nous ne sommes pas des révolutionnaires du statu quo. Nous ne sommes pas hostiles par principe à une réforme", mais "ce que nous contestons, c'est bien souvent la méthode choisie par le gouvernement", a déclaré Boris Vallaud, un porte-parole des députés socialistes, lors d'un point de presse.
"Est-ce que le gouvernement aurait pu éviter la grève? La réponse est oui, à condition d'éviter un certain nombre de provocations", a ensuite déclaré à ses côtés le député de Seine-Maritime Christophe Bouillon, chef de file du groupe sur ce dossier.
Parmi ces "provocations", il a cité "celle vis-à-vis des assemblées" avec le recours aux ordonnances et "celle du statut", une question "qui stigmatise les cheminots et qui provoque la réaction que nous connaissons aujourd'hui".
Sur ce point, il a souligné que le "quatrième paquet ferroviaire", l'ensemble de textes européens régissant l'arrivée de la concurrence, "ne demande pas la mise à l'épreuve ou la disparition à terme du statut", dénonçant "une forme de transposition ultralibérale du gouvernement".
Autre question soulevée par le député: "est-ce qu'à travers les propositions qui sont sur la table, les trains arriveront à l'heure?". Pour M. Bouillon, "on peut en douter" notamment car "la question de la dette n'est pas traitée", et parce que les efforts en matière d'investissements ont été "concentrés plutôt sur les lignes à grande vitesse que sur le réseau".
Plaidant pour "un groupe public ferroviaire fort", M. Bouillon a aussi abordé la question du statut de l'entreprise, relevant là encore que le paquet ferroviaire n'exige pas de le transformer. Il a fait part d'"inquiétudes" car "rien ne garantit" qu'en transformant notamment SNCF Mobilités (les trains) en société anonyme à capitaux publics dont les titres seraient incessibles, le groupe soit "à l'abri demain (...) d'une privatisation".