Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.
Pour les marchés européens, en très grande forme, Macron est déjà président
Par Public Sénat
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Les marchés financiers, à commencer par la Bourse de Paris, qui évoluait au plus haut depuis janvier 2008, saluaient par de très fortes hausses le premier tour de l'élection présidentielle française lundi, pariant sur une élection du candidat pro-européen et libéral Emmanuel Macron.
"La Bourse considère que l'hypothèque politique est levée. La prime de risque qui pesait sur les actions diminue", a observé auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion.
"Le soulagement est à la mesure de l'inquiétude que représentait pour les marchés l'hypothèse d'un second tour entre deux candidats anti-euro, avec par ailleurs des programmes de dépenses publiques très importantes dont on ne savait pas comment ils seraient financés", a-t-il poursuivi.
Le pro-européen Emmanuel Macron, avec 23,75% des suffrages, part favori dans la bataille pour le second tour de l'élection présidentielle française, le 7 mai, face à la dirigeante d'extrême droite anti-mondialisation Marine Le Pen, qui a réuni 21,53% des voix, duel qui exclut les deux grands partis traditionnels.
"Après le Brexit et l'élection de Donald Trump, la surprise du premier tour de l'élection française est... l'absence de surprise!" alors que la qualification d'Emmanuel Macron face à Marine Le Pen était "en effet pronostiquée depuis des semaines par les principaux instituts de sondage", ont relevé les analystes de Natixis.
A la mi-journée, la Bourse de Paris décollait de 4,50% après être montée jusqu'à 5.292,10 points, un plus haut depuis le 15 janvier 2008, juste avant la crise financière de l'été suivant.
De son côté, l'indice vedette de la Bourse de Francfort, le Dax, a franchi lundi un nouveau seuil historique, à près de 12.400 points, et évoluait autour de 3% vers 10H00 GMT, tout comme la Bourse de Madrid.
Celle de Milan s'approchait quant à elle des 4% tandis que Londres gagnait plus modestement près de 2%.
Ce sont les valeurs bancaires qui profitaient le plus du soulagement ambiant. BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et Natixis s'adjugeant plus de 8% à la mi-journée. La britannique Barclays, l'italienne Unicredit ou encore l'allemande Deutsche Bank connaissaient aussi de fortes progressions.
- La dette française se détend -
Sur le marché obligataire, le taux d'emprunt français à 10 ans se détendait nettement à 0,848% après être descendu au début des échanges jusqu'à 0,825%, son plus bas niveau depuis mi-janvier.
Plus significatif, l'écart de taux avec le Bund allemand à même échéance, qui sert de référence, s'est nettement rétréci, passant sous les 50 points de base, signe de l'attrait retrouvé pour la dette française.
Avant l'ouverture des Bourses européennes, l'Asie avait donné le tempo, Tokyo finissant par exemple en hausse de 1,37%, tandis que les autres places de la région étaient elles aussi dans le vert.
L'euro, devenu un enjeu central de l'élection, est monté au début des échanges en Asie jusqu'à 1,0937 dollar, son plus haut niveau depuis novembre 2016, après la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis. Il s'échangeait à la mi-journée autour de 1,0870 dollars.
Vis-à-vis de la devise nippone, délaissée quand les incertitudes se dissipent, la monnaie unique est montée jusqu'à 120,91 yens, un plus haut depuis le 21 mars, avant de repasser sous la barre des 120 yens.
Pour les investisseurs, le jeu semble déjà fait: "ils considèrent pour acquis le fait qu'Emmanuel Macron, 39 ans, deviendra le prochain président de la République dans deux semaines", a affirmé dans une note Ray Attrill, de la National Australia Bank.
Pour le moment, les sondages créditent en moyenne le candidat d'En Marche! de plus de 60% des suffrages.
"Alors que les marchés célèbrent ce qui ressemble à un important coup dur pour le mouvement populiste, ce serait une erreur pour les hommes politiques de penser que les problèmes de la France sont résolus", a toutefois tempéré Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.
"Une fois que l'euphorie aura diminué, la prochaine question devrait se focaliser sur la capacité d'Emmanuel Macron à honorer ses promesses de campagne", a-t-il ajouté.
Désormais ce sont les élections législatives que les marchés ont en ligne de mire.
"La question se posera (...) sur du plus long terme d'avoir la capacité pour Emmanuel Macron de regrouper une majorité parlementaire stable autour de lui. Le rendez-vous prochain se tiendra donc en juin pour les élections législatives", préviennent ainsi les analystes de Saxo Banque.