Considérée comme la première dame du IIIe Reich, Magda Goebbels et ses enfants représentaient l’idéal familial nazi. Un élément central de la propagande du régime. Pourtant elle fut d’abord amoureuse d’un jeune juif. De sa liaison avec Victor Arlosoroff, jusqu’à son mariage avec Joseph Goebbels, en passant par sa fascination pour Adolf Hitler, quels mécanismes ont amené Magda Goebbels à adhérer à cette idéologie mortifère, et à tuer ses propres enfants ? Une histoire intime qui nous permet de comprendre les ressorts du fanatisme encore à l’œuvre aujourd’hui.
Pour Mickaël Prazan : On retrouve le fanatisme de Magda Goebbels dans des « situations actuelles »
Considérée comme la première dame du IIIe Reich, Magda Goebbels et ses enfants représentaient l’idéal familial nazi. Un élément central de la propagande du régime. Pourtant elle fut d’abord amoureuse d’un jeune juif. De sa liaison avec Victor Arlosoroff, jusqu’à son mariage avec Joseph Goebbels, en passant par sa fascination pour Adolf Hitler, quels mécanismes ont amené Magda Goebbels à adhérer à cette idéologie mortifère, et à tuer ses propres enfants ? Une histoire intime qui nous permet de comprendre les ressorts du fanatisme encore à l’œuvre aujourd’hui.
Par Yanis Darras
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« Magda Goebbels était très liée au monde juif. Elle adorait son beau-père (qui était juif) et son premier amour, Victor Arlosoroff, a été une des personnalités les plus importantes du mouvement sioniste » souligne Gérard Haddad, psychiatre et auteur du livre « Dans la main droite de Dieu, psychanalyse du fanatisme ». Cet amour de jeunesse épuisé, Magda Goebbels, redevenue célibataire, va très vite adhérer au nazisme. Un basculement sans retour qui interroge, autant qu’il effraie. Dans une société allemande, où la normalité démocratique s’épanouie Magda Goebbels cherche d’abord à rompre son ennui.
Mais pour Michaël Prazan, écrivain et réalisateur ce n’est pas le seul moteur du fanatisme : « Et c’est en recherchant une certaine homogénéité, un certain conformisme, une certaine pureté, que l’on créé je pense cette bascule vers le totalitarisme. Et je crois que c’est ce dont souffre Madga Goebbels. Pour moi elle a cherché à effacer ce passé hétérogène, cosmopolite. Un passé qui n’était plus en phase avec les aspirations d’un groupe, d’un homme, d’un peuple » explique-t-il.
L’ambition d’une femme, l’ignorance d’un peuple Pour l’historien François Delpa, « même si Magda n’est pas très politisée au départ, elle est prise dans un mouvement ou les gens se politisent, dans un sens nationaliste ou patriotique. En réalité, ce patriotisme s’accroche à un prophète (N.D.L.R. : Adolf Hitler) qui surgit et qui semble capable d’entraîner des masses d’électeurs (…) Il paraît capable d’unir l’Allemagne dans un processus de revanche, pas forcément militaire, mais pour rétablir la dignité du pays. Et ça, ça a pu entraîner beaucoup de gens qui n’ont pas lu « Mein Kampf » ou pas trop, qui ne voient pas que ça mène inéluctablement vers une guerre de revanche, très précisément décrite. Et c’est probablement aussi le cas pour Magda Goebbels, qui n’a pas vu tout ça. »
« Magda avait aussi, il faut le dire, cette fascination pour le pouvoir » François Delpla
« Magda avait aussi, il faut le dire, cette fascination pour le pouvoir » précise Gérard Haddad. Pour Antoine Viktine, réalisateur du film, à cette fascination s’ajoute l’ambition. Son « ambition vient lorsqu’elle rejoint le parti nazi. C’est alors un petit parti mais par la suite, l’ambition est centrale. Ce qu’elle va chercher et trouver dans le nazisme, c’est une identité, une famille quasiment. Car le nazisme propose à ses adeptes une identité collective. »
Magda Goebbels en compagnie de son mari et de Adolf Hitler
Capture d'écran - film "Madga Goebbels, la première dame du IIIe reich" - réalisation Antoine Vitkine
Un maillon de la propagande nazie Instrumentalisée par le pouvoir, Magda offre au régime l’image qu’il attendait pour s’humaniser. Chaque été avec les six enfants qu’elle aura avec Joseph Goebbels elle se laisse filmer et offre l’image d’un bonheur parfait, au moment même où l’horreur nazie bat son plein. « C’est une manière d’être au cœur du pouvoir » souligne Antoine Viktine.
« Au-delà de la personnalité, de la singularité, voire du symbole que représente Magda Goebbels, il y a des invariants que l’on retrouve dans un certain nombre de situations actuelles, et je vais mettre les pieds dans le plat, avec Daesh » Mickaël Prazan
Une mécanique du fanatisme toujours actuelle Faille intime, ambition personnelle, rupture de l’ennui, pour Mickaël Prazan les mécanismes du fanatisme sont toujours actuels : « au-delà de la personnalité, de la singularité, voire du symbole que représente Magda Goebbels, il y a des invariants que l’on retrouve dans un certain nombre de situations actuelles, et je vais mettre les pieds dans le plat, avec Daesh » avant d’ajouter : « Il y a des évidences qui pour moi, sautent aux yeux. Le mouvement de ce type d’idéologies, c’est à la fois le rejet et l’adhésion. C’est à la fois le rejet d’un système, le nôtre disons, d’un système de valeurs et puis ensuite, dans un deuxième temps, l’adhésion à un autre système qui est l’inversion totale de notre système de valeurs, où le meurtre devient légal, etc. … ».
Un fanatisme, qui finira, comme il avait commencé par le meurtre d’innocents. Le 1er mai 1945, dans le bunker d’Adolf Hitler, elle commet l’irréparable et assassine ses propres enfants d’une capsule de cyanure, avant de se donner la mort.
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