Pour Olivier Babeau, « Le problème en démocratie commence lorsqu’on ne se parle plus ».

Faut-il débattre avec l’extrême droite ? Le 13 avril dernier, le palais des sports de Paris accueillait la deuxième édition des débats de l’hebdomadaire Valeurs actuelles. Une soirée organisée par un magazine déjà condamné pour injures à caractère raciste et jugé proche de l’extrême droite. La présence de l’animateur Hugo Clément à ces débats a fait polémique. Interrogé dans l’émission Et maintenant, l’économiste défend la présence de l’animateur.
Antoine Ogier

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Le concept est simple : faire débattre autour de sujets d’actualité des membres proches des idées du Rassemblement National ou carrément encartés au parti avec d’autres acteurs de la vie publique et politique.

« Je pense qu’il a été depuis 40 ans très efficace de maintenir le rassemblement national à distance pour le contenir », Olivier Babeau.

L’économiste et fondateur de l’institut Sapiens Olivier Babeau, a pris part au débat lors de cette soirée exceptionnelle : « C’est quand vous allez débattre avec les gens que vous pouvez vous opposer à leurs arguments ». Invité à s’exprimer sur l’intelligence artificielle, Olivier Babeau estime que cette soirée a été l’occasion de contredire des idées qu’il ne cautionne pas.

Y aller ou pas ?

Mais celui dont la prise de parole fut la plus commentée reste sans doute celle du journaliste Hugo Clément. Connu à l’origine pour sa participation à l’émission Quotidien, dans laquelle il a présenté pendant plusieurs années des chroniques « politiques rigolotes » face à un Yann Barthès bon public, il milite désormais en faveur de la protection de l’environnement et de l’écologie. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a été invité à débattre avec le nouveau patron du Rassemblement National Jordan Bardella.

« Si Hugo Clément pense que le RN va faire de l’écologie je pense qu’il se trompe » Astrid de Villaines

Deux styles, et deux visions de l’écologie aux antipodes qui ont donné lieu à des échanges tempérés sans débordements, ni affrontements. Un débat d’idée presque « normal » où chacun a été libre de faire entendre comme il l’entend sa voix.

Une caution écologique pour le parti d’extrême droite

Pourtant pour Astrid de Villaines, participer à ce genre de débat c’est donner du crédit au Rassemblement National. Pour la cheffe du service politique du HuffPost, en se présentant à de tels évènements, Hugo Clément « aide et cautionne » le Rassemblement National. Car la star de cette soirée restera bien Jordan Bardella. Présent pour débattre face à deux invités, contrairement aux autres qui ne participaient qu’à un seul débat.

Revoir l’émission en replay

Partager cet article

Dans la même thématique

Pour Olivier Babeau, « Le problème en démocratie commence lorsqu’on ne se parle plus ».
2min

Politique

Statut de l’élu local : le Sénat retire l’obligation pour les maires de s’engager publiquement à respecter les valeurs de la République 

C’était l’une des dispositions polémiques de la proposition de loi portant création d’un statut de l’élu local. L’obligation pour les maires de s’engager publiquement à respecter les principes, les lois et les symboles de la République a été supprimée en séance par les sénateurs. Elle était perçue comme une mesure accusatoire par les élus. 

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
6min

Politique

Suspension, décalage, lettre rectificative… à quoi joue l’exécutif sur les retraites ?

Au moment où Sébastien Lecornu annonçait le dépôt d’une lettre rectificative au budget de la Sécu pour suspendre la réforme des retraites, Emmanuel Macron assurait depuis la Slovénie qu’il s’agissait bien d’un décalage. Au-delà des divisions de l’exécutif, l’introduction de la lettre rectificative donne des gages au PS, mais ouvre aussi d’autres questions sur les compensations financières et les réactions de la droite.

Le

World News – October 21, 2025
4min

Politique

« Fractures françaises » : dans une France très pessimiste, le RN domine tous les autres partis

En 2025, les Français affichent un niveau de pessimisme record sur la situation politique et sociale du pays. C’est le principal enseignement de la nouvelle édition de l’enquête annuelle « Fractures françaises 2025 », réalisée par Ipsos. Et au cœur de ce paysage fragmenté, un constat s’impose, le Rassemblement national (RN) apparaît comme le seul parti à tirer profit de ce climat d’instabilité.

Le