Pour Pierre Gattaz, en com’ : « Si vous n’en faites pas assez, vous ne faites rien »

Pour Pierre Gattaz, en com’ : « Si vous n’en faites pas assez, vous ne faites rien »

Dans quelques mois, il ne sera plus à la tête du Medef. Après cinq années passées à présider l’organisation patronale, c’est l’heure du bilan pour Pierre Gattaz. Dans l’émission Déshabillons-les, il revient notamment sur un de ses échecs : une campagne de communication ratée, même s’il assume son style fait de prises de risques.
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Par Prescillia Michel

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En communication, « il faut secouer le cocotier de temps en temps »

Pierre Gattaz n’a pas peur de faire preuve d’« innovation de rupture », même si cela entraîne « un chemin de crête très étroit », une route difficile à suivre. En témoigne, la campagne « Éduquer mieux, former toujours» lancée par le Medef à l’automne 2017. Une campagne au slogan provocateur : « Si l’école faisait son travail, j’aurais un travail », pour promouvoir « un manifeste pour l'éducation, l'enseignement supérieur et l'apprentissage » selon l'organisation patronale.

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Crédit : Public Sénat et WladSimitch Capa Pictures

Une opération jugée ratée, décriée sur les réseaux sociaux et que le MEDEF a dû abandonner, mais le patron du syndicat patronal se dit incompris : « Ça fait mal quand vous vous faites insulter par les réseaux sociaux toute la journée mais c’est pour ça qu’il faut se dire je n’ai peut-être pas été compris » et il ajoute « parfois on fait des sorties de route parce que ça fait partie du job, il faut rectifier tout de suite. Mais il faut monter la montagne ».

Pierre Gattaz assume dès lors cette audace. Comme il l’explique à Hélène Risser :

« pour être courageux, vous ne pouvez pas vous contenter de ne pas prendre de risques, il faut secouer le cocotier de temps en temps ».

« Parfois on fait des sorties de route car ça fait partie du job »

La plus dure sur cette campagne a été l’ancienne patronne des patrons, Laurence Parisot, qui n’a pas hésité à dénoncer sur les réseaux sociaux un slogan de « mépris » et « morgue ». Réponse de Pierre Gattaz à ce sujet : « Il faut tourner la page et quand on est président d’une institution comme la nôtre, je crois qu’il faut avoir l’élégance de ne pas critiquer son successeur».

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Crédit : Public Sénat et WladSimitch Capa Pictures

Il ajoute, « c’est un poste dur et il faut être solidaire, on est là pour défendre les entreprises et faire que le pays marche mieux ».

« Chemin de crête », « monter la montagne », Pierre Gattaz utilise la métaphore de l’ascension dure et difficile, avec parfois « des sorties de route », une nécessité pour lui afin d’incarner cette innovation de rupture.


Retrouvez l’intégralité de l’émission Déshabillons-Les, Les combats de Gattaz, samedi  21 avril à 15h sur Public Sénat.

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