C’était attendu. La première ministre Elisabeth Borne a remis ce mardi matin sa démission à Emmanuel Macron. Le président de la République l’a refusée « afin que le gouvernement puisse demeurer à la tâche et agir en ces jours », a annoncé l’Elysée. Le chef de l’Etat entend mener « les consultations politiques nécessaires […] afin d’identifier les solutions constructives envisageables au service des Français », a précisé la présidence. Emmanuel Macron commence une série de rendez-vous avec les chefs de parti, mardi et mercredi, à l’Elysée, alors que sa majorité relative risque de placer l’exécutif dans une impasse politique.
Si Elisabeth Borne a remis sa démission, il ne faut y voir aucun lien avec la claque que s’est prise la majorité présidentielle aux législatives. « Affaiblie », son maintien à Matignon est questionné, jusqu’au sein de la macronie. Mais ici, il s’agit simplement de ce qu’on appelle la « démission de courtoisie ». Elle intervient traditionnellement au lendemain des législatives, même si le Président entend garder le même premier ministre. C’était le cas en 2017 avec Edouard Philippe, en 2012 avec Jean-Marc Ayrault, en 2007 avec François Fillon ou en 2002 avec Jean-Pierre Raffarin.
C’est un usage, qui n’est pas inscrit dans la Constitution, et qui amène à la reformation du gouvernement. Ce qui n’est pas le cas ici, puisqu’Emmanuel Macron a refusé la démission. Il y aura bien ensuite un remaniement, a minima pour remplacer les ministres battus, comme Amélie de Montchalin. Mais pour l’heure, Elisabeth Borne rassemble ce mardi, en début d’après-midi, l’ensemble de ses ministres à Matignon.