Un sondage Ipsos-Steria apporte quelques éléments de réponse.
Pourquoi les électeurs se sont-ils autant abstenus au 1er tour des législatives?
Un sondage Ipsos-Steria apporte quelques éléments de réponse.
Par Aude Lorriaux
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
C’est un record absolu: pour ce premier tour des élections législatives, la participation électorale risque fort d’être la plus faible de tous les premiers tours d’élections législatives de la Vè République. Elle pourrait avoisiner les 50%, selon l’institut Ipsos Steria. En 2012, elle s’était établie au premier tour à 57,22%, et en 2007, à 60,42%.
Pourquoi les électeurs boudent-ils les urnes? C’est principalement parce qu’ils sont déçus, et pensent que leur vote ne changera pas les choses, selon l’Institut qui les a interrogés entre les 7 et 10 juin, soit trois jours au plus tard avant le jour J.
Désenchantés
Interrogés sur la “principale raison qui pourrait expliquer” qu’ils n’iront pas voter au premier tour des législatives, 30% d’entre eux ont répondu que les hommes et femmes politiques les ont “trop deçus” et qu’ils ne “croient plus en eux”. 18% ont coché la case “Quel que soit le résultat de l’élection, vous vous dites que cela ne changera rien”. Soit une moitié de personnes désenchantées de la politique.
Les motivations de l’autre moitié des répondants semblent moins alarmantes, sans être pour autant rassurantes pour la démocratie: 18% ont répondu qu’ils ne pensaient pas être disponibles le jour du vote, pour cause par exemple de “contraintes familiales” ou de “vacances”, 16% ne sont pas convaincus par les programmes; et 9% estiment que leur vote ne changera rien, car La République en Marche est assurée de gagner. Enfin 9% avouent très simplement ne pas s’intéresser à la politique:
Capture de l'étude Ipsos Steria.
Beaucoup d'ouvriers chez les abstentionnistes
Des abstentionnistes jeunes et Il existe sans doute aussi d’autres facteurs, qui ne sont pas proposés par les sondeurs, comme un effet de “fatigue”, dû à une séquence électorale exceptionnellement longue, notamment en vertu de l’organisation de primaires à gauche et à droite.
Le profil de ces abstentionnistes est plutôt jeune: ils sont surreprésentés chez les jeunes de 18-24 ans (62% contre 50,2% en moyenne pour la population générale) et chez les 25-34 ans (64%), ils sont en revanche très sous-représentés chez les plus de 70 ans. Ils se trouvent plutôt dans les milieux modestes: ils sont surreprésentés chez les ouvriers (65%) et employés (60%) et les personnes qui n’ont pas le baccalauréat (53%).
Les enjeux locaux priment
L’étude d’Ipsos-Steria offre d’autres éléments intéressants. On y apprend par exemple que les électeurs d’EELV sont les plus nombreux à s’être décidés au dernier moment (30%), les moins nombreux étant ceux de La République en marche.
Alors que l’organisation des élections législatives un mois après les élections présidentielles les relient très fortement à ces dernières, à tel point que certains commentateurs voient poindre la question de l’organisation des deux élections le même jour, les électeurs sont encore majoritaires à se déclarer en fonction d’enjeux locaux. Ils sont 57% à dire s’être décidés en fonction de leur “opinion sur les candidats présents dans leur circonscription” contre 43% qui déclarent se décider selon la “politique menée par Emmanuel Macron depuis qu’il est président”.
Capture écran Ipsos Steria.
les électeurs semblent néanmoins très divisés sur la question. La moitié d’entre eux affirment vouloir se déplacer dans les urnes soit pour manifester leur “soutien à Emmanuel Macron et au gouvernement” (23%) soit pour manifester leur “opposition” à ces derniers (27%), l’autre moitié (50%) rejetant ces raisons.
On apprend aussi que dans certaines configurations, le front républicain est loin d’être une évidence pour les électeurs. En cas de duel PS/FN ou duel entre la France insoumise et le Front national, ils sont respectivement 63% et 71% à souhaiter que le candidat de droite battu ne donne pas de consigne ou appelle à voter blanc (le chiffre diminue fortement dans d’autres configurations).
Après une nuit de bombardements sur Kiev, Volodymyr Zelensky doit rencontrer Donald Trump ce dimanche 28 décembre en Floride pour finaliser un plan de paix. Un rapprochement qui pourrait infléchir la position de la Russie et accélérer la conclusion d’un cessez-le-feu.
Edouard Balladur élu en 1995, DSK en 2012, Alain Juppé en 2017… Et Jordan Bardella en 2027 ? Voici les résultats des élections présidentielles, si l’on était dans un monde parallèle. Celui des sondages, à 18 mois environ du scrutin. Car si les sondages peuvent donner la tendance du moment, ils ne sont pas des prédictions, l’histoire nous l’a monté. Mais parfois, ils ont aussi vu juste, très en amont…
Après un faible regain en novembre, le président de la République atteint à nouveau son plus faible niveau de confiance depuis 2017. Si la défiance touche l’ensemble de l’exécutif, Emmanuel Macron cristallise le désaveu tandis que sur la scène nationale, seul le RN est en progression.
Après l’adoption de la loi spéciale pour assurer la continuité de l’Etat, le gouvernement devra reprendre les débats au Parlement, début janvier, pour espérer faire adopter un budget pour l’année 2026. Une opération délicate dans un paysage politique fragmenté et avec un calendrier contraint.